30/09/2025

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Les salariés aidants, une réalité que les entreprises doivent prendre en compte

Face à un phénomène qui s’accroit en raison de la démographie et de l’allongement de la vie professionnelle, l’ORSE multiplie des actions de sensibilisation auprès des entreprises.

Enfants handicapés, conjoints atteints de maladies invalidantes, parents ou grands-parents en perte d’autonomie…Autant de situations qui feront de nous tous, à un moment de notre vie, des aidants. Huit millions de personnes sont concernées, dont 61% mènent en parallèle une vie professionnelle. Sous l’effet de l’allongement des carrières et du vieillissement de la population, ces « salariés aidants » seront toujours plus nombreux. Cela se produira sans doute même à plusieurs reprises au cours de notre vie professionnelle. « On situe l’entrée dans l’aidance entre 33 et 36 ans », précise Lydie Recorbet, chargée de missions Engagement social et sociétal à l’ORSE en charge de ce sujet, qui évoque « une parentalité à 360° » reflétant cette multitude de situations.

C’est le sujet des inégalités femmes/hommes qui a conduit l’Observatoire de la RSE à se pencher sur le sujet. Dès 2017, l’ORSE est sollicité par l’UNAF (Union nationale des associations familiales) pour mettre à jour leur guide « Aidants familiaux et proches aidants à destination des entreprises » publié en 2014. Une mise à jour rendue nécessaire notamment par un enrichissement permanent de l’arsenal réglementaire. Les dons de congés entre salariés, autorisés depuis la loi Mathys de 2014, se sont répandus.

D’abord réservés aux parents d’enfants malades, ils se sont étendus aux autres aidants puis aux salariés de la fonction publique. Le congé proche aidant, d’une durée fixée par convention collective ou accord d’entreprise, est devenu fractionnable et, depuis un décret de l’été 2025, renouvelable pour un même salarié appel à être aidant auprès de différents proches. Sauf dispositions conventionnelles, il n’est pas rémunéré par l’employeur mais peut être indemnisé vis une allocation journalière du proche aidant (dans la limite de 66 jours par personne aidée et de quatre personnes au cours du parcours professionnel du salarié).

Une amélioration de la prise en compte de ces sujets

De leur côté, les entreprises prennent de mieux en mieux en compte les responsabilités familiales de leurs salariés. Pour Lydie Recorbet, « le Covid a marqué un tournant. » Avec l’interruption des services à la personne, des salariés ont dû pallier l’interruption des services auprès de leurs proches vulnérables, ce qui a suscité une forme de bienveillance managériale.

C’est pour que le sujet demeure une priorité et réponde au mieux aux besoins des salariés en termes d’équilibre entre vie privée et vie professionnelle, que l’ORSE, seule organisation regroupant entreprises, syndicats et ONG, à s’y intéresser de façon aussi active, déploie une palette d’action en direction des entreprises. En plus du guide destiné aux DRH et délégués syndicaux, régulièrement enrichi d’addenda en fonction de l’évolution réglementaire, l’ORSE est partenaire du prix « Entreprises et salariés aidants » et de l’observatoire annuel OCIRP salariés aidants, qui sera dévoilé ce 3 octobre, en amont de la journée nationale des aidants du 6 octobre. Et l’organisation s’emploie à maintenir ses propres membres à jour, notamment en partageant les bonnes pratiques.

Au-delà du respect de la loi, elles peuvent décider de prolonger le maintien du salaire, d’abonder le don de congé (dispositif qui permet justement le maintien du salaire), d’aménager les accords de télétravail en fonction des situations d’aidance, etc. « La première préoccupation du salarié aidant, c’est de conserver son emploi et son salaire », souligne Lydie Recorbet. Qui rappelle aussi que la mise à disposition de l’information, constitue une première action essentielle, ces congés restant encore mal connu des salariés, variables selon les organisations et les départements…

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