05/06/2025

Temps de lecture : 2 min

Pour une innovation digitale au cœur de la transition écologique

Le 5 juin ne devrait pas seulement nous rappeler ce que nous perdons, mais ce que nous pouvons encore reconstruire ensemble.

La Journée mondiale de l’environnement ne peut plus se contenter d’être un rituel symbolique. Dans un monde secoué par les catastrophes climatiques, les inégalités sociales et l’effondrement de la biodiversité, cette date doit être un double signal : celui de l’urgence, mais aussi celui de l’espoir lucide. L’heure n’est plus aux discours d’intention : elle est à l’action, au courage et à l’engagement.

Et partout, une nouvelle génération d’acteurs, de collectifs, d’initiatives locales et de jeunes entreprises montre que d’autres voies sont possibles. À la croisée de l’écologie, du numérique et de la justice sociale, des solutions émergent — concrètes, désirables, durables.

Une écologie incarnée, technologique et créative

La transition écologique ne pourra s’imposer que si elle est incarnée. Ce sont des trajectoires individuelles, des projets audacieux, souvent portés par des jeunes structures, qui redonnent chair à une écologie d’action. Dans un secteur aussi emblématique que la mode — longtemps synonyme de gaspillage, de surproduction et de culte de la nouveauté — une transformation est à l’œuvre. De jeunes entreprises, conscientes de l’impact environnemental de la fast fashion, développent des alternatives. Elles allient savoir-faire créatif et technologies de pointe pour réduire les coûts écologiques sans sacrifier l’exigence esthétique. Le recours à l’intelligence artificielle, par exemple, permet désormais de digitaliser les processus de création : visualiser des vêtements sans prototypes physiques, réduire les déplacements liés aux shootings, repenser l’ensemble de la chaîne de production. Ces outils, lorsqu’ils sont pensés avec exigence et sobriété, peuvent contribuer à une nouvelle forme d’innovation : responsable, agile, ancrée dans le réel.

Une jeunesse qui transforme la colère en solutions

Les nouvelles générations refusent l’inaction. Elles manifestent, désobéissent parfois, mais surtout, elles créent. Elles apprennent à coder, à réparer, à cultiver. Elles transforment leur révolte en compétences, leur indignation en alternatives. Partout, on voit émerger des ponts entre sciences, design, artisanat, éthique et technologie. Ces jeunes acteurs de la transition ne se contentent pas de critiquer les modèles dominants : ils en inventent de nouveaux. Ils dessinent les contours d’un futur habitable, sans attendre qu’on leur donne la permission de le faire.

Faire du 5 juin un levier, pas un alibi

Célébrer la planète ne suffit plus. Il faut la défendre, la réparer, l’imaginer autrement. La Journée mondiale de l’environnement doit devenir un tremplin : pour amplifier les voix du terrain, pour relier les initiatives citoyennes aux stratégies politiques, pour faire basculer l’écologie du discours à la norme. L’enjeu n’est pas de repeindre le présent en vert, mais de bâtir un avenir profondément différent. Cet avenir ne viendra pas de slogans ni de promesses abstraites, mais de l’engagement quotidien de celles et ceux qui expérimentent, ajustent, transforment. Parce que l’avenir ne se décrète pas. Il se cultive. Et surtout, il s’invente avec celles et ceux qui refusent de l’abandonner.

Céline Delaugère, fondatrice My Data Machine

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