Et si les médias avaient autant le pouvoir d’inspirer que d’informer ? Pour Élisabeth Cialdella, directrice de M Publicité au sein du Groupe Le Monde, l’inspiration est devenue un moteur essentiel de transformation — individuelle et collective.
Dans un monde en quête de repères, l’inspiration devient un acte d’utilité publique. Elle nourrit la réflexion, stimule l’action et redonne du sens à l’information. Pour Élisabeth Cialdella, ce pouvoir-là engage une responsabilité : celle de représenter, d’éclairer et de faire émerger de nouveaux modèles, notamment féminins. À l’occasion du Gala des Femmes Inspirantes, elle revient pour The Good sur la façon dont les médias peuvent contribuer à une société plus égalitaire, plus éclairée — et surtout, plus inspirante.
The Good : Que représente l’inspiration ?
Elisabeth Cialdella : C’est un état qui pousse à réfléchir, s’affirmer, s’ouvrir. L’inspiration constitue un élan, engage une transformation. C’est en cela qu’elle constitue l’un des moteurs essentiels de l’expérience proposée par les marques-médias du Groupe Le Monde.
The Good : Quels sont les liens entre information et inspiration ?
Elisabeth Cialdella : Quand les lecteurs viennent s’informer, ils viennent aussi s’inspirer. Nos marques-médias façonnent la relation que le lecteur entretient avec lui-même, avec les autres, avec le monde. Un programme d’étude que nous avons récemment mené auprès de nos audiences le confirme. La lecture de nos marques les accompagne dans l’affirmation de leur identité, augmente leur capacité à interagir avec les autres, favorise leurs prises de décision…
The Good : Selon vous, qu’est-ce qui caractérise un leadership féminin inspirant aujourd’hui, notamment dans le secteur des médias et de la communication ?
Elisabeth Cialdella : Un leadership inspirant l’est indépendamment du genre de celui ou celle qui le pratique. Il se définit avant tout par sa capacité à donner du sens, à objectiver, à créer un cadre dans lequel il est possible de concrétiser des idées. Dans un secteur qui façonne les opinions et les imaginaires, ces responsabilités sont essentielles.
The Good : Les femmes restent encore trop peu visibles dans certains domaines. Que faudrait-il changer pour mieux les mettre en lumière et valoriser leur contribution ?
Elisabeth Cialdella : Les médias doivent jouer un rôle central. En produisant de l’information, ils contribuent à façonner notre réalité sociale. Ils guident les lecteurs dans la compréhension du monde et détiennent ainsi le pouvoir d’alimenter et de faire progresser le débat public. C’est pourquoi traiter des questions d’égalité y est essentiel.
Au Groupe Le Monde cet engagement s’affirme autant dans des prises de position historiques – nous avons tous en tête la une du Monde « On persiste et on signe » – que dans le quotidien des choix éditoriaux : portraits inspirants en une, récits de nos intimités pour en révéler la dimension politique…
The Good : Comment une femme dirigeante peut-elle inspirer et encourager la nouvelle génération à oser prendre sa place dans des environnements encore très masculins ?
Elisabeth Cialdella : Je crois qu’une dirigeante, un dirigeant, ne peut pas agir seul-e. Au-delà de l’exemple personnel, le contexte dans lequel il ou elle évolue joue un rôle clé. C’est la convergence d’engagements qui permet à chacun-e – y compris aux plus jeunes – de se sentir légitime, encouragé-e et capable de trouver sa place. Les employeurs ont, à ce titre, la responsabilité de créer les conditions d’une véritable égalité et disposent pour cela de nombreux leviers. C’est une réflexion qui nous guide au sein du Groupe : comment veiller à ce que ce que nous défendons dans nos lignes éditoriales se traduise aussi, concrètement, dans le quotidien de nos équipes ? Le rôle des médias, j’en parlais à l’instant, est également essentiel. Des initiatives, comme celle portée aujourd’hui par The Good, sont précieuses car elles démontrent, à travers les parcours mis en lumière, que c’est possible.