(contenu abonné) Que ce soit pour ses 300 entreprises clientes ou pour ses 60 collaborateurs, Vendredi a développé une plateforme de solidarité. Elle compte également 2000 associations partenaires : de quoi favoriser l’entraide générale et l’engagement de tous.
Prendre quelques heures pour se rendre utile dans un tiers-lieu. Durant son temps de travail. Une utopie ? Non, une réalité grâce à la start-up Vendredi. Cette dernière propose à ses 300 entreprises clientes d’engager leurs collaborateurs à travers une plateforme de solidarité, déclinée en marque blanche. Par exemple, chaque entreprise peut accorder de 1 à 10 jours d’engagement solidaire, auprès des 2000 associations partenaires de Vendredi. Le collaborateur accède à la plateforme, prend connaissance de son crédit d’engagement solidaire, choisit l’association selon ses affinités et envoie l’information à son manager. « Il y a un modèle de société qui est absurde, c’est que nous avons d’un côté le monde de l’entreprise, de l’autre celui de l’intérêt général, avec une scission entre notre vie de salarié et notre vie de citoyen. Il fallait proposer autre chose », intervient Félix de Monts, fondateur et CEO de Vendredi. Il crée l’entreprise en 2018, mais la démarche date, elle, de 2015. Car Vendredi, avant, était une association qui aidait des étudiants à s’engager durant leur stage d’études. Le modèle économique a évolué : l’association est devenue fondation et l’entreprise Vendredi propose, outre la plateforme de mobilisation, d’accompagner le mécénat de compétences et de déployer des plateformes de mobilisation RSE. Certifiée Esus (Entreprise solidaire d’utilité sociale), elle est même devenue B-Corp en 2022.
Confiance
La particularité de Vendredi ? D’appliquer en interne ce qu’elle propose à ses clients. Mieux : ses 60 collaborateurs peuvent poser des jours d’engagement solidaire… illimités. « Nous sommes une entreprise libérée, il n’y a pas de compteurs de jours. Nous faisons confiance à nos salariés pour bien s’organiser », assure Félix de Monts. Ainsi, l’année dernière, 95 % des collaborateurs de Vendredi ont mené des actions solidaires, pour un total de 300 missions et un engagement réparti, en moyenne, entre 13 heures sur le temps professionnel et 6 heures sur le temps personnel. « L’engagement a toujours fait partie de notre ADN et nous souhaitons incarner nos valeurs », glisse le fondateur qui a aussi choisi de privilégier la transparence. « Nous donnons accès à l’information, précise-t-il encore. Ainsi, toute la donnée financière est consultable, y compris les salaires de chacun. » Une grille de salaires objective est en effet appliquée à tous (y compris la direction) selon le métier, la mission et le niveau d’expérience. Là aussi il est question de confiance : « Ce système force à l’exemplarité en tant qu’employeur, il oblige à justifier ses décisions », commente Félix de Monts. Son prochain projet ? Proposer aux entreprises clientes et aux associations partenaires de devenir actionnaires de Vendredi pour un euro symbolique. La start-up, qui a déjà levé 4,4 millions d’euros en mars 2022, espère ainsi réussir son futur financement, tout en embarquant l’ensemble de ses parties prenantes.