A l’heure du tout numérique l’écosystème médiatique a totalement été bouleversé et de nouveaux enjeux de responsabilité apparaissent. Alors que ces technologies sont une formidable opportunité pour cibler les audiences de manière beaucoup plus précise, elles s’accompagnent également de défis éthiques essentiels à prendre en compte. La collecte de données, pourtant encadrée par la législation RGPD en Europe garantissant le respect de la vie privée, est souvent un sujet mal connu des consommateurs et parfois des entreprises elles-mêmes.
La transparence sur l’utilisation des données et le fonctionnement des modèles est pourtant clef pour garantir la confiance avec les marques de plus en plus accusées d’opacité. Le Digital Services Act est venu renforcer cette volonté de transparence publicitaire de la part des plateformes afin de permettre aux chercheurs et aux utilisateurs de vérifier qui diffuse des publicités, quel public est ciblé et avec quel financement.
Ces données de plus en plus nombreuses représentent également un enjeu d’autant plus important avec l’utilisation de l’intelligence artificielle devenue un acteur primordial pour les entreprises et le monde des médias. L’IA, autrefois purement un outil fonctionnel d’analyse, est aujourd’hui capable de produire du contenu original avec une dimension créative, ce qui lui donne une toute autre place. En devenant un assistant dans nos tâches quotidiennes, l’IA devient un véritable partenaire de création. Cette transformation doit mettre en garde les professionnels des médias sur leur propre discernement.
En générant des contenus, l’IA reflète et amplifie les biais existants, ce qui peut conduire à des stratégies media et publicitaires inéquitables ou discriminantes. La correction de ces biais est donc une démarche proactive que les entreprises doivent intégrer dans la conception des algorithmes et dans leur utilisation.
La question des droits d’auteur se trouve également au cœur du débat sur l’IA dans les médias. Les médias éditeurs de contenus et les artistes sont déjà confrontés au « pillage » de leurs contenus par l’IA et chacun doit se sentir responsable de ce sujet.
L’éducation à tous ces enjeux éthiques est un élément clé pour les professionnels du secteur qui doivent être formés non seulement aux aspects techniques de la data et de l’IA, mais aussi à leurs implications et à leurs impacts. Promouvoir une culture d’éthique dans l’utilisation des données et de l’IA passe par la sensibilisation continue des équipes et des parties prenantes.
Adopter une approche responsable envers la data et l’IA n’est pas seulement une obligation légale ou morale, c’est aussi un impératif stratégique qui peut renforcer la confiance et la loyauté des consommateurs.
Le danger est de prendre pour argent comptant tous les contenus générés par l’IA et de se perdre dans une course à la data sans se poser la question des limites. Entre la dépendance excessive à son recours, et la perte de rigueur et d’objectivité, nous devons tous nous poser la question de nos usages. Contextualiser, vérifier, interpréter, remettre en question sont autant de points essentiels propres à notre esprit critique. Par ailleurs le secteur de la communication et les marques doivent être capable de raconter des histoires qui résonnent avec le public ce qui est propre à l’intelligence humaine.
Entre les possibilités infinies et les défis éthiques, la data et l’IA redéfinissent le paysage médiatique contemporain. La manière dont nous intégrons, utilisons et régulons cette technologie déterminera l’avenir de la qualité des contenus produits, de l’information fiable et de l’avenir des marques.
