La Camif lève les freins à la location de meubles

(contenu abonné) L’entreprise à mission entend aller un cran plus loin en matière d’économie circulaire avec une nouvelle offre : la location de meubles. Moyennement un abonnement mensuel, les jeunes familles peuvent s’équiper en vue de l’arrivée d’un enfant. Le modèle interpelle, mais il doit encore trouver son mode de fonctionnement pérenne.

Dans la famille des entreprises à mission, il en est une qu’on ne présente plus : la Camif. L’ancienne vépéciste a su devancer les impératifs de son temps : pionnière du made in France, puis de l’éco-conception, la PME niortaise suscite, en 2023, l’étonnement avec une offre de location de mobilier. « Faire de l’économie circulaire notre standard, cela s’inscrit dans la cohérence de notre mission, assure le p-dg Emery Jacquillat. Désormais, nous franchissons un autre cap avec ce nouveau modèle économique. » Le fonctionnement de cette offre dédiée aux jeunes familles est le suivant : pour 29 euros par mois, les clients peuvent louer un lit évolutif pour bébé. Pour 59 euros, ils s’équipent de la chambre complète avec lit, commode, bibliothèque et plan à langer. « Les jeunes familles actuelles sont à la recherche de produits de qualité pour leur enfant, bons pour la santé, sécurisants, etc. En même temps, elles ont des problématiques budgétaires serrées… et ne savent pas si elles auront un deuxième enfant. », justifie Emery Jacquillat.

Réparation incluse

Toutefois, pour que le modèle se développe, il faut lever certains freins. Le premier est d’ordre psychologique : accepter de ne pas être propriétaire de son mobilier. Le deuxième : quel sera le coût réel de l’équipement ? La Camif répond à ces deux premiers cas de figure par une possibilité d’option d’achat, pour ceux qui veulent conserver les meubles. Enfin, l’offre étant récente, le mobilier qui circule est neuf. Mais dans le futur, les clients ne rechigneront-ils pas sur l’état du meuble qu’ils loueront, lui qui aura déjà connu d’autres familles et d’autres enfants ? C’est pourquoi, si l’offre comprend la livraison et la reprise du matériel, elle promet aussi la réparation du meuble en cas de souci. Et la Camif assure avoir sélectionné des produits robustes qui supporteront plusieurs montages/démontages et cycles d’utilisation. Petit à petit, la location trouvera ainsi ses adeptes : d’ailleurs, en octobre 2023, le site a enregistré 11 000 visiteurs uniques, soit une hausse de 400 % en comparaison au mois précédent.

Objectif : 300 locataires

Pour booster encore davantage la notoriété de son offre, la Camif a déployé une campagne auprès des influenceuses déco et famille : une initiative qui va de pair avec la volonté de la PME de s’adresser, avec la location, à une clientèle plus jeune. Elle espère, d’ici à 4 mois, atteindre la centaine de locataires. « Puis, notre cible à 6 mois, c’est de compter 300 locataires, précise Emery Jacquillat. Cela nous permettra ainsi d’avoir une base suffisamment importante pour tirer les premiers enseignements de cette offre de location. »  Cette dernière est soumise à un engagement de 3 mois minimum, mais l’entreprise estime à ce jour qu’une durée de 24 mois serait la plus pertinente en termes de coûts et revient. Et si l’expérience s’avère concluante ? La Camif pourrait envisager un autre cas d’usage, auprès notamment des étudiants qui souhaiteraient louer les meubles de leur studio.

Céline Tridon
Céline Tridon
Journaliste spécialisée dans l’entrepreneuriat, Céline Tridon couvre tous les sujets liés au monde de l’entreprise : de la RSE au management, en passant par les ressources humaines ou l’innovation. Egalement attachée à la cause animale, elle espère allier un jour ces deux univers et, pourquoi pas, lancer son entreprise de pyjamas pour chiens. En coton équitable, bien sûr.

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