La lutte contre le greenwashing monte en puissance. Le 1er octobre 2025, la DGCCRF a publié son bilan 2023-2024, révélant des pratiques encore trop répandues dans la communication environnementale des entreprises. Sur plus de 3 000 établissements contrôlés, 15 % présentaient des manquements graves. Bilan : plus de 430 injonctions de mise en conformité et 70 amendes ou procès-verbaux pénaux.
Des promesses trop vertes pour être vraies
Les enquêteurs ont constaté une utilisation récurrente d’allégations trop générales, imprécises ou non justifiées : « livraison éco-responsable », « parpaing vert », « préservant la planète »… autant de formulations séduisantes mais trompeuses.
Certains cas relèvent d’abus flagrants. Dans le textile, l’utilisation du terme « upcyclé » pour des vêtements importés neufs d’Asie a donné lieu à un procès-verbal pénal. Dans l’alimentaire, un chocolatier a été sanctionné pour avoir vanté une « décarbonation » encore à l’état de projet et un « approvisionnement direct » qui passait en réalité par un trader.
Labels et mentions abusives dans le viseur
L’année 2024 a vu s’intensifier les contrôles sur les produits labellisés. Certaines entreprises se prévalaient de certifications inexistantes, ou appliquaient des labels valables uniquement sur une minorité de produits. La DGCCRF rappelle que, dès 2026, une vérification obligatoire par un tiers indépendant mettra fin aux labels auto-proclamés.
Outre les sanctions, plus de 500 avertissements ont été adressés pour sensibiliser les professionnels à leurs obligations. La plupart des entreprises mises en cause ont corrigé leurs communications, signe d’une prise de conscience progressive.
Vers un renforcement des contrôles
Pour 2025-2026, la DGCCRF prévoit de renforcer ses dispositifs grâce à :
- une coopération accrue avec l’Ademe, notamment sur l’affichage environnemental textile,
- de nouvelles actions pédagogiques via le site achats-durables.gouv.fr,
- un projet d’outil de détection du greenwashing dans les médias, développé avec l’association Quota Climat.
À l’heure où les consommateurs exigent davantage de transparence, la DGCCRF rappelle que des allégations environnementales fiables et vérifiées sont un levier clé de confiance, mais aussi une condition essentielle pour accompagner la transition écologique.