Dans un contexte de désengagement des finances publiques à la cause environnementale, le soutien par les entreprises et les fondations est un élément fondamental pour la sauvegarde de la biodiversité et la prise en compte des questions climatiques. Fondamental aussi pour la survie des associations qui non seulement ont l’expertise de ces combats – mais aussi évité bien des dégâts sur notre bien commun, la nature.
Pourtant, le dernier baromètre d’Admical ne compte que 7% des sommes de la philanthropie en France fléchée vers la cause environnementale (1). Loin des enjeux actuels et de la place que lui donnent encore les citoyens : 25% des français en font toujours une de leurs 3 priorités pour la France d’après l’ADEME(2). Pourquoi ce décalage? Parce qu’il est parfois compliqué de comprendre les enjeux, d’avoir une vision systémique et de catégoriser leur urgence.
Pour faciliter ce fléchage vers les sujets environnementaux, 1% for the Planet France a créé, il y a 10 ans, un événement inédit, Les Rencontres pour la Planète, qui permet aux acteurs de la philanthropie de faire leurs choix de manière simple et efficace. Le principe ? L’organisation à but non lucratif, forte de sa connaissance du milieu associatif français (850 associations agréées) sélectionne les 40 meilleurs projets défendant la cause environnementale et forme les associations à la prise de parole en public. Parallèlement, 1% for the Planet invite plus de 200 entreprises et fondations, principaux acteurs de la philanthropie environnementale en France, à écouter les projets. Cette rencontre des deux mondes, mécénat privé et associations, génère une envie de soutien collectif, pour in fine, lever 3 millions d’euros en 2 jours.
Les projets sélectionnés pitchent dans 7 thématiques qui permettent de couvrir l’ensemble des enjeux écologiques actuels : agriculture et alimentation, forêts et vie sauvage, rivières et océans, climat, mouvements éco-citoyens, pédagogie active au contact de la nature, justice sociale à l’international. Désormais inclue en sous-titre : la transition juste et démocratique.
Cet ajout n’est pas qu’un effet de sémantique : les enjeux de transition juste, incluant une notion d’équité sociale et de genre étaient déjà présents dans bon nombre de projets sélectionnés. Les inclure au nom de l’événement donne le ton et mobilise d’autres acteurs de la philanthropie auparavant centrés sur des questions sociales, pour leur permettre d’avoir une vision transversale et systémique des questions de biodiversité ou climatiques.
Aussi, le soutien à l’existence des sujets de transition juste dans les média, appuyés par des faits et des recherches scientifiques, pour encourager une démocratie apaisée nous semble une priorité d’un mécénat engagé pour la philanthropie environnementale.
Compte tenu des baisses des subventions publiques actuelles, l’impact généré par la philanthropie des entreprises et fondations est fondamental car il participe à des enjeux de société, du territoire et au-delà. Parfois, il permet même de déclencher le soutien des acteurs publics, montrant l’importance d’une complémentarité entre acteurs privés et publics.
Au-delà d’ancrer l’entreprise dans une démarche porteuse de sens qui renforce l’engagement des salarié·es, le mécénat est un formidable outil pour – aussi – choisir où vont ses impôts puisque l’Etat accepte une réduction d’impôts à hauteur de 60% du montant des dons (3). C’est un outil mais surtout une question de survie – pour de nombreuses espèces – et pragmatiquement aussi pour les entreprises, puisque 72% des entreprises européennes dépendent de la biodiversité (4).
Entreprises et Fondations, quelle que soit votre avancée dans le mécénat, vous avez votre place (5) mardi 7 et mercredi 8 octobre à Paris pour écouter les projets, échanger avec vos pairs et éventuellement contribuer à financer collectivement ces causes communes.
3 millions d’€ à reverser collectivement à la cause environnementale – et pour une transition juste et démocratique, avec vous ?
Isabelle Susini, directrice générale, 1% for the Planet France
Pour aller plus loin :
- 60 % du montant du don pour la fraction inférieure ou égale à 2 000 000 €
- 40 % pour la part du don supérieure à 2 000 000 €
Cependant, le montant des dons retenus pour le calcul de la réduction ne peut pas dépasser, sur un même exercice, un plafond de 20 000 € ou 0,5 % du chiffre d’affaires annuel hors taxe de l’entreprise donatrice si ce dernier montant est plus élevé.
