09/12/2025

Temps de lecture : 3 min

Comment Canal+ déploie ses engagements derrière et devant la caméra

Suite à son acquisition du Sud-Africain MultiChoice, le groupe doit adapter ses acquis RSE aux réalités du continent africain. « De l’écran à l’action », il décline aussi les thématiques de ses contenus en actions concrètes auprès de ses salariés.

Laure Gauthier Directrice de la RSE de CANAL+

En juin dernier, la nuit gay, consacrée à la culture et à la condition homosexuelle, fêtait ses 30 ans. Les sujets d’inclusion n’ont donc rien de nouveau pour Canal+, également auteur d’un guide TV pour personnes en situation de handicap.

C’est pourtant la première fois que le groupe présente sa propre feuille de route RSE depuis sa sortie du giron de Vivendi et son entrée en Bourse à Londres il y a un an.

« Jusqu’à présent, la stratégie climat, notamment, était rattachée à celle du groupe, certifiée SBTi (science based target initiative) et à laquelle Canal + avait largement contribué », précise Laure Gauthier, la directrice RSE.

Sur les tournages, menus moins carnés, vaisselle recyclable et ré-emploi des décors, comme ceux de l’émission Loups-Garous, sont au programme.

Côté matériel, les décodeurs Canal+ contiennent maintenant 97% de plastique recyclé, et là où cela est possible, comme en France et en Pologne, ils sont loués afin de pouvoir être réparés et remis en circulation.

L’Afrique devient centrale dans les activités du groupe

Côté publicité, Canal+ Brand Solutions a mis au point depuis 2022 une étiquette carbone, validée par l’Ademe. Elle permet d’obtenir un score environnemental estimatif d’un projet publicitaire dès la phase de création et/ou au lancement de la compétition des devis et intentions créatives.

Canal+ va bien sûr capitaliser sur ces acquis. Mais la récente modification de son empreinte géographique impose quelques ajustements.

« Le rachat en septembre dernier de l’entreprise sud-africaine MultiChoice déplace le centre de gravité vers l’Afrique, non plus seulement francophone mais également anglophone et lusophone. »

Photo by Riccardo Milani / Hans Lucas via AFP

Canal + devient ainsi la première chaîne payante du continent, avec 40 millions d’abonnés et 17 000 salariés. « Il nous faut d’abord consolider l’impact carbone des deux groupes, et adapter certaines solutions aux réalités du terrain », reconnaît Laure Gauthier.

Sur les tournages par exemple, l’instabilité du réseau électrique impose de recourir à des générateurs. « Mais nous étudions des alternatives au diesel. » Canal+ va également expérimenter, au Bénin d’abord, la meilleure manière de décliner en Afrique le label Ecoprod, dont le groupe est un membre fondateur.

À l’écran, des traitements plus ou moins frontaux de la crise écologique

Mais la feuille de route RSE ne se limite ni au climat, ni à ce qui se passe derrière la caméra. De l’autre côté de l’écran, Canal+ travaille sur l’accessibilité aux contenus. Pour les mal voyants, elle a développé avec BETC des sous-titres testés sur le campus du Braille.

En termes de contenus, de la série « L’effondrement », qui suggère une catastrophe écologique et souligne la vulnérabilité mais aussi la résilience humaine, à « Family like ours » où le changement climatique est intégré au tissu du quotidien, les programmes abordent de façon plus ou moins frontale le sujet de la transition écologique.

  • Dans « Cimetière indien », les personnages font le choix du train plutôt que de l’avion pour se rendre dans le Sud,
  • « D’argent et de sang » évoque les questions environnementales via la finance, la taxe carbone, et la responsabilité économique,
  • Dans « Aspergirl », le personnage de Marica, écologiste et végétarienne, incarne la conscience climatique.

Plutôt que d’imposer des récits « verts », CANAL+ donne aux créateurs les moyens de s’emparer du sujet. Depuis 2021, plus de 800 personnes ont été sensibilisées aux stéréotypes dans les contenus, notamment aux représentations du climat selon les genres (anticipation, catastrophisme, militantisme, nouveaux récits…).

Une formation proposée depuis quelques mois aide les équipes éditoriales à comprendre l’impact du scénario sur l’environnement et apprendre à écrire « plus durablement ». 

Des initiatives concrètes mises en œuvre en interne

Enfin, fidèle à son slogan « de l’écran à l’action », la RSE se concrétise dans l’entreprise elle-même. C’est par exemple le Café Joyeux implanté au siège du groupe, en parallèle du programme « l’Épopée joyeuse » consacré à ces cafés qui emploient des personnes autistes ou en situation de handicap.

Sur le sujet des violences faites aux femmes, après la diffusion des documentaires « Vivantes »  et « Survivantes », qui traitent du sujet en proposant des solutions juridiques pour lutter contre les féminicides, Canal+ est devenue la première entreprise labellisée « Safe place », en déployant quatorze mesures pour faciliter les démarches à leurs salariées victimes de violences.

Ce mouvement, qui vise à « faire du lieu de travail un lieu ressource, un espace protecteur, où les salariés victimes de violences conjugales trouvent soutien et reconnaissance », a été lancé en juin dernier à l’Olympia, à Paris, par l’association « 125 et après », l’association nationale des DRH (ANDRH) et Canal+.

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