13/05/2025

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Transition alimentaire : la grande distribution française à la traîne

Deux ans après une première évaluation, le Réseau Action Climat dévoile une étude actualisée sur les pratiques des supermarchés français. Si certains progrès sont notables, les rayons regorgent encore de produits néfastes pour la santé et le climat. Faibles ambitions, promotions à contre-courant, guerre des prix : un changement de cap s’impose.

Deux ans après sa première évaluation, le Réseau Action Climat (RAC) publie une nouvelle étude-choc sur l’engagement climatique des enseignes françaises de grande distribution. Verdict ? Des progrès, certes. Mais une transition encore trop lente, trop timide, et loin d’être à la hauteur de l’urgence sociale et environnementale.

En 2025, alors que 24 % des émissions de gaz à effet de serre en France sont liées à l’alimentation – principalement à la consommation de viande et de produits laitiers – la grande distribution conserve un pouvoir considérable sur l’offre alimentaire, les normes de consommation… et les récits. Pourtant, dans les rayons comme dans les promotions, la viande ultra-transformée domine toujours, au détriment des alternatives végétales recommandées par les nutritionnistes et climatologues. Les plats préparés sans viande ni poisson stagnent à 8 % de l’offre, un chiffre inchangé depuis 2023.

L’étude révèle que seules trois enseignes sur huit (Carrefour, Monoprix et Coopérative U) obtiennent la moyenne à l’évaluation du RAC. Leclerc, champion des prix bas, est pointé du doigt pour son rôle moteur dans une guerre des prix qui décourage toute initiative écologique ambitieuse.

Mais le rapport ne se contente pas de pointer les retards : il identifie dix freins majeurs à la transition, depuis la marginalisation des enjeux RSE dans la gouvernance jusqu’à l’obsession pour les prix bas et les volumes. Il formule aussi des solutions concrètes : fixer des objectifs de vente de produits durables, soutenir les alternatives végétales, encadrer la publicité sur les produits nocifs, ou encore réformer les modèles économiques des distributeurs.

Enfin, un benchmark européen démontre que d’autres pays – Pays-Bas, Royaume-Uni, Allemagne – ont su initier des stratégies ambitieuses, grâce notamment à des lois et des plans nationaux sur la transition alimentaire. La France, elle, reste à la traîne.

Reste à savoir si les distributeurs français oseront sortir de leur zone de confort. L’avenir d’une alimentation saine, durable et équitable en dépend.

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