02/09/2025

Temps de lecture : 2 min

Pour un lobby d’intérêt général : la stratégie de Greenlobby

Face à la toute-puissance des lobbys traditionnels, Greenlobby trace une autre voie : un lobbying d’intérêt général, assumé et démocratisé, capable de replacer l’écologie et la justice sociale au cœur de la décision publique.

Alors que les lobbys traditionnels continuent de peser lourdement sur l’écriture de la loi, Greenlobby publie un rapport inédit proposant une stratégie pour replacer l’intérêt général au cœur de la décision publique. À travers enquêtes, données inédites et recommandations, le document appelle à un contre-lobbying structuré, transparent et assumé.

Les lobbys traditionnels, champions de l’influence

Pourquoi les lobbys conservateurs gagnent-ils presque toujours ? Parce qu’ils disposent d’une machine bien huilée : une cohésion idéologique façonnée dans les grandes écoles et les cercles d’influence, des moyens financiers colossaux, et une présence constante dans les couloirs du pouvoir.

Le rapport de Greenlobby, réalisé avec Data For Good, documente cette asymétrie. Les entreprises de l’économie conventionnelle dépensent en moyenne 35 fois plus en lobbying que les acteurs à impact. Et leur influence ne se limite pas aux rencontres informelles : près d’un quart des amendements parlementaires sur des lois majeures comme AGEC, Industrie Verte ou la LOA 2025 reprennent directement les éléments de langage de la FNSEA, du Medef ou de Plastalliance.

À cela s’ajoute le phénomène du pantouflage : 6 ministres sur 10 des gouvernements Macron sont passés du public au privé (ou inversement), et près de 40 % l’ont fait dans des domaines stratégiques comme le conseil, le lobbying ou le CAC 40. De quoi brouiller dangereusement la frontière entre intérêts publics et privés.

Vers un lobbying assumé et transparent

Mais le rapport ne s’arrête pas au constat. Il propose une méthode pour bâtir un Lobby d’Intérêt Général : un lobbying transparent, structuré et assumé, au service de la transition écologique et sociale.

Au cœur de cette stratégie : la loi-cadre, composée de cinq volets (vision, incitations, obligations, interdictions, financements). Véritable ossature législative, elle permet de reconfigurer les règles du jeu économique autour des limites planétaires et de la justice sociale.

Le rapport appelle aussi à renforcer la transparence (réforme de la HATVP, obligation de reporting des dépenses de lobbying, création de niches parlementaires dédiées aux textes d’intérêt général, sanctuarisation de 10 % du temps législatif annuel).

Un plan d’action en trois étapes

Greenlobby propose une feuille de route claire :

  1. Mobiliser les alliés naturels (entreprises pionnières, syndicats salariés, ONG, citoyens).
  2. Diviser les réfractaires en ciblant les entreprises hésitantes et en exploitant les lignes de fracture économiques.
  3. Imposer le débat public dans les grandes séquences électorales à venir (municipales 2026, présidentielle 2027).

L’objectif est de passer d’une posture défensive à une offensive proactive : faire émerger une armée d’entrepreneurs et de dirigeants engagés, capables d’écrire et de porter les grandes lois de demain.

Une autre vision du pouvoir

Pour Valérie Luce Gramond et Hugo Cartalas, cofondateurs de Greenlobby, le message est clair : « Ce que les lobbys dominants ont bâti, ils l’ont fait par méthode. À nous de reprendre la main en étant aussi organisés ».

En documentant les mécanismes invisibles de l’influence et en proposant une stratégie concrète, le rapport trace une voie : celle d’un lobbying démocratisé, qui assume sa dimension politique et remet l’intérêt général au centre du jeu.

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Photo (crédits photos DR): Valérie Gramond – Co-fondatrice et directrice générale de Greenlobby

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