03/06/2025

Temps de lecture : 3 min

Mode abordable et durable : Primark ouvre le dialogue

Le défi est immense, mais les initiatives se multiplient pour inventer, ensemble, une mode à la fois accessible et responsable.

Dans une industrie textile sous le feu des critiques, l’heure est au dialogue. Le 15 mai dernier à Paris, Primark a réuni experts, ONG, chercheurs et acteurs de la mode durable pour une matinée de débats sur une question centrale : comment rendre compatible une mode accessible à tous et responsable ? Un enjeu qui répond aux attentes des consommateurs : 62 % des Français considèrent qu’il est important d’acheter des vêtements relevant d’une mode éthique ou durable (Baromètre de la mode éthique, ESSCA / L’ObSoCo, 2024).

Au fil de cette rencontre, trois dimensions clés de la mode responsable ont émergé : mieux concevoir, mieux produire, et prolonger la vie des vêtements.

Concevoir des vêtements plus durables

La durabilité, c’est répondre aux besoins du présent sans compromettre ceux des générations futures. Dans la mode, cela passe par des choix précis dès la conception : réduire l’impact sur les ressources, repenser les process, choisir des matières plus vertueuses… des aspects qui régissent les démarches « d’éco-conception », vers lesquelles les acteurs de la mode doivent se tourner. Un levier prometteur pour les y inciter ? L’affichage environnemental, présenté par l’ADEME lors de cette matinée. À partir du second semestre 2025, cet outil volontaire permettra aux marques françaises de publier le coût environnemental de chaque produit, sur le modèle du Nutriscore alimentaire. Basé sur une analyse complète du cycle de vie et les 16 critères du Product Environmental Footprint (PEF) européen, il aidera les entreprises à améliorer leurs pratiques… et les consommateurs à mieux choisir.

Mais pour évaluer son impact, encore faut-il maîtriser la chaîne amont, souvent opaque. C’est là qu’interviennent des acteurs comme la start-up Fairly Made, qui aide les marques à renforcer la traçabilité de leurs produits, un prérequis pour réduire l’impact environnemental de bout en bout.

Produire de façon éthique

Au cœur des préoccupations : les conditions sociales. L’ONG Care France, présente lors de l’événement, a partagé les résultats d’une étude multi-acteurs menée au Cambodge, mettant en lumière les défis opérationnels et culturels qui jalonnent la chaîne de production textile. Le constat ? Il faut décloisonner les approches, mieux collaborer et allouer des moyens financiers à la hauteur des ambitions affichées.

Une analyse qui résonne avec la vision portée par l’Alliance du Commerce : évaluer les moyens à mettre en place, prescrire les bonnes pratiques, et fédérer les acteurs du secteur autour d’un socle commun d’exigences environnementales et sociales – des dimensions indissociables.

Favoriser la seconde vie des vêtements

Un vêtement responsable est aussi un vêtement d’une qualité suffisante pour durer. Or, qualité et petit prix sont-ils incompatibles ? Une étude menée par l’Université de Leeds avec l’association Hubbub montre que non: un vêtement abordable peut parfaitement résister à l’usure, à condition qu’il soit bien conçu. 

Mais prolonger la durée de vie passe aussi par l’économie circulaire : réutiliser, réparer, recycler. Refashion, l’éco-organisme de la seconde vie des textiles en France, agit sur tous ces fronts : accompagnement des marques sur leurs obligations légales, sensibilisation des consommateurs, soutien au réemploi et au recyclage. Deux acteurs de l’économie sociale et solidaire étaient également présents, exemples concrets de cette approche circulaire : La Recyclerie Sportive, qui déploie des modèles solidaires de réemploi, et Chaussettes Solidaires, qui œuvre à la pédagogie autour de la réparation.

La réponse de Primark

Face à ces défis, Primark se mobilise à travers son programme Primark Cares. Lynne Walker (Directrice Primark Cares) et Katharine Stewart (Directrice Développement Durable du groupe Associated British Foods, auquel appartient Primark) ont détaillé une stratégie construite sur trois piliers : rendre les vêtements plus durables via l’éco-conception pour tendre vers plus de circularité,  réduire l’impact environnemental sur toute la chaîne, et améliorer le bien-être et les conditions de travail des personnes qui travaillent chez Primark, mais également chez ses fournisseurs.

Quelques chiffres illustrent ces engagements :

  • 66 % des vêtements vendus aujourd’hui sont composés de matériaux recyclés, biosourcés ou issus de sources durables, avec l’objectif d’atteindre 100 % d’ici 2030.
  • Plus de 284 ateliers de réparation gratuits ont déjà été organisés, accueillant plus de 5 000 participants.
  • Depuis janvier 2024, plus de la moitié des vêtements vendus par Primark résistent à 45 lavages (contre une norme de 23) avant d’afficher des signes de fatigue.

Autre initiative phare : le Primark Cotton Project, lancé en 2013, qui promeut l’agriculture régénérative et accompagne les fermes locales, majoritairement tenues par des femmes, vers davantage d’autonomie. Avec plus de 309 000 personnes formées en Inde, au Pakistan et au Bangladesh, c’est l’un des programmes de coton durable les plus ambitieux existants à ce jour.

Une démarche collective et continue

Cet événement a souligné la nécessité d’adopter une approche collaborative, mobilisant l’ensemble des acteurs de la chaîne pour faire évoluer les pratiques. Comme le résume Christine Loizy, directrice générale de Primark France : « Chez Primark, nous partageons la conviction qu’agir de manière responsable et avec intégrité est la seule façon de construire et de gérer une entreprise sur le long terme. Nous travaillons en ce sens depuis plus de 15 ans, via de nombreux partenariats avec des ONG locales et internationales, pour nous accompagner au mieux dans la mise en place de nos actions. »

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