09/09/2025

Temps de lecture : 2 min

Les Français plébiscitent les énergies renouvelables mais réclament des preuves concrètes

D’après une étude IFOP/ENGIE, les énergies renouvelables séduisent largement les Français⸱es. Mais comment transformer ce soutien en adhésion réelle sans preuves tangibles ?

Selon une enquête inédite IFOP pour ENGIE menée auprès de plus de 12 000 personnes, les Français⸱es affichent un large soutien aux énergies renouvelables. Mais derrière ce consensus, une exigence grandit : démontrer par des faits tangibles leur impact sur l’emploi, le territoire et le pouvoir d’achat.

Pour 77 % des Français⸱es, les enjeux énergétiques sont « importants voire prioritaires », au même rang que le pouvoir d’achat, la sécurité ou la lutte contre le changement climatique. La guerre en Ukraine et la flambée des prix ont renforcé cette conscience de l’urgence. L’indépendance énergétique est vue comme un levier clé pour stabiliser les coûts et gagner en souveraineté.

Une image très positive des renouvelables

84 % des personnes interrogées déclarent avoir une bonne image des énergies renouvelables. Le solaire et l’hydraulique arrivent en tête (89 % d’opinions positives), suivis de la géothermie (87 %) et du biogaz (81 %). Même les riverains d’installations (éoliennes, panneaux solaires, méthanisation) affichent une adhésion renforcée, soulignant les retombées économiques locales et relativisant les nuisances.

68 % des Français⸱es estiment que le développement des EnR n’est pas assez rapide et appellent à l’accélérer, en particulier pour le solaire (86 % favorables à son expansion) et le biogaz (82 %). L’éolien, terrestre comme en mer, suscite plus de critiques mais conserve une majorité de soutiens (environ 75 % favorables). La logique d’un mix équilibré entre nucléaire et renouvelables reste dominante : seuls 12 % plaident pour un tout-nucléaire et 9 % pour un 100 % EnR.

Défiance et conditions d’acceptabilité

Si les bénéfices environnementaux et territoriaux sont largement reconnus (lutte contre le changement climatique, création d’emplois, dynamisation locale), les Français restent sceptiques sur un point central : la facture. 62 % seulement associent le développement des EnR à une baisse du coût de l’énergie.
Les craintes persistent également : impact paysager des éoliennes (58 %), artificialisation des sols par le solaire (57 %), odeurs liées à la méthanisation (43 %).

L’étude montre que l’acceptabilité progresse lorsque les projets sont concrets, participatifs et porteurs de retombées locales : baisse de facture, création d’emplois, retombées fiscales pour les communes.

L’adhésion passe par la pédagogie

78 % des Français⸱es souhaitent davantage d’informations fiables, claires et accessibles sur les énergies renouvelables. Les scientifiques, les ONG et les entreprises du secteur apparaissent comme des sources de confiance crédibles, devant les responsables politiques ou les influenceurs.

L’étude dresse un paradoxe : l’adhésion de principe aux énergies renouvelables est massive, mais elle reste fragile tant qu’elle n’est pas nourrie de preuves concrètes. L’enjeu pour les acteurs du secteur est donc clair : sortir du discours incantatoire et démontrer, chiffres à l’appui, l’impact réel des renouvelables sur l’économie, la souveraineté et la vie quotidienne des citoyens.

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Méthodologie

L’enquête a été réalisée par l’IFOP pour ENGIE entre le 3 et le 25 avril 2025. Plus de 12 000 personnes ont été interrogées en ligne dans 11 pays européens, dont 1 000 en France. L’échantillon français est représentatif de la population âgée de 18 ans et plus, selon la méthode des quotas (sexe, âge, profession, région, taille d’agglomération).

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