Etude BCG : les salariés européens plus engagés dans leur travail que dans leur entreprise

L’entité du BCG dédiée au conseil sur la raison d’être des entreprises et le sens au travail a réalisé une étude intitulée « Entreprises et collaborateurs : comment rallumer la flamme de l’engagement ? ».

“Démission silencieuse”, développement de l’absentéisme ou difficile retour au bureau post-COVID… Certaines tendances pourraient laisser croire que la flamme de l’engagement au travail vacille. Qu’en est-il ? Comment renouer le lien fragilisé entre les entreprises et leurs collaborateurs ? C’est ce qu’analyse la nouvelle étude de BCG BrightHouse, l’entité du BCG dédiée au conseil sur la raison d’être des entreprises et le sens au travail, intitulée « Entreprises et collaborateurs : comment rallumer la flamme de l’engagement ? ». Au-delà du constat, l’étude dresse un portrait de l’entreprise idéale dans laquelle les salariés européens seraient prêts à s’engager demain. Cette analyse est fondée sur une enquête menée au premier semestre 2023 auprès de 2 500 cadres et employés en France, en Allemagne, en Italie, au Royaume-Uni et en Suède, ainsi que des échanges avec trois experts internationaux : Julia de Funès (philosophe française), Augustin Fuentes (anthropologue américain) et Malene Rydahl (auteure et conférencière franco-danoise). L’échantillon couvre des entreprises de toutes tailles (34 % des répondants proviennent de grandes ou très grandes entreprises) et différents secteurs. Les résultats de l’étude ont été complétés par des données qualitatives issues d’échanges avec trois experts internationaux.

Plus de neuf répondants sur dix (94 % en France) se déclarent soucieux d’effectuer un travail de qualité et près de huit sur dix (70 % en France) considèrent leur travail utile à la société. Toutefois, seulement 61 % d’entre eux se déclarent fiers de leur entreprise (58 % en France). C’est en Suède que le sentiment de fierté est le plus élevé (70 %) et en Italie qu’il est le plus faible (51 %). Néanmoins, le travail perd de sa centralité dans la vie des individus au profit de la réalisation de projets personnels. Bien qu’un sondé sur deux (48 % en Europe, 40 % en France) se dit prêt à assumer plus de responsabilités dans son travail, sept répondants sur dix (72 % en Europe,78 % en France) ne veulent pas y consacrer plus de temps. Un paradoxe qui s’explique par le besoin croissant de développer des projets en dehors du cadre professionnel. Ainsi, s’il en avait la possibilité, près d’un tiers d’entre eux (31 % en Europe, 36 % en France) préférerait allouer 10 % de son temps de travail à des projets personnels plutôt qu’à des projets en entreprise, ou encore à des projets sociaux ou environnementaux. Un chiffre qui atteint 43 % pour les moins de 25 ans.

« Un changement de paradigme unanime semble s’opérer sur le « Pourquoi » et le « Comment » les individus souhaitent travailler. Ce n’est pas leur intérêt pour le travail qui décline, mais bien les attentes des collaborateurs qui évoluent. Plus que jamais, ils recherchent une entreprise alignée avec leurs valeurs, plus flexible, laissant place à l’autonomie et aux projets personnels, dotée d’une raison d’être dont ils pourront être fiers », explique Julie Lattes, managing director chez BCG BrightHouse.

L’entreprise idéale : un lieu de socialisation, un management bienveillant et participatif, et une entreprise exemplaire

L’étude a dressé le portrait de ‘l’entreprise idéale’ dans laquelle les salariés européens seraient prêts à s’engager demain. Parmi les principaux critères retenus :

  • L’entreprise : “un lieu de socialisation”, garante d’un juste équilibre de vie. L’ambiance et le bien-être au travail arrivent en tête du classement des critères les plus importants pour les collaborateurs (84% en moyenne et en France), suivi de près par l’équilibre entre vie privée et vie professionnelle (81 % en moyenne vs 84 % en France) et les relations entre collègues (71 % en moyenne et en France). « Aujourd’hui, c’est la qualité de vie qui prime sur le plan de carrière (…) avec une attention qui se focalise sur la recherche d’épanouissement dans le moment présent » analyse Julia de Funès.
  • Un management bienveillant et empathique, qui associe les collaborateurs aux prises de décision. Dans leur entreprise idéale, les salariés valorisent avant tout un management bienveillant et empathique (25 %), suivi par le fait d’être associé plus régulièrement aux prises de décisions (20 %). Pour Malene Rydahl, « les collaborateurs souhaitent être valorisés davantage pour ce qu’ils sont que pour ce qu’ils font ».
  • L’autonomie et la flexibilité dans l’organisation du travail, l’une des clés pour réengager les collaborateurs. Plus d’un tiers des salariés (36 % en Europe, 20 % en France) préférerait travailler seul pour avoir davantage de flexibilité et d’autonomie. Un chiffre qui atteint 53 % en Allemagne. A contrario, les équipes projets plus larges recueillent peu l’assentiment des répondants (5 %).
  • Une entreprise vertueuse : pour les répondants, l’entreprise idéale devrait être reconnue publiquement pour son engagement en faveur des collaborateurs (42 % en Europe), la qualité de son image de marque (33 % en Europe) et sa raison d’être (31 % en Europe). Sur ce dernier point, 42 % des répondants en Europe et en France soulignent qu’ils accepteraient une baisse de salaire de 5 à 20 % pour travailler dans une entreprise qui a une raison d’être à laquelle ils croient fortement.

De manière générale, si les réponses convergent globalement entre les différents pays du panel, les salariés des pays situés au nord de l’Europe (Suède et Royaume-Uni), sont les plus engagés, fiers de l’entreprise, positifs, et attentifs aux sujets sociaux, environnementaux et sociétaux. Malene Rydahl explique cette différence par le fait que « la conception du travail dans ces pays est marquée par un fort sentiment de responsabilité. Travailler c’est participer à un projet collectif. Le travail est source d’épanouissement dans la mesure où il profite à la collectivité qui culturellement prévaut sur l’individu ».

« Alors que le marché du travail européen connait son plus bas taux de chômage depuis 1998, c’est la notion qualitative de « travail » qui prévaut de plus en plus sur la notion plus quantitative « d’emploi ». Les salariés sont prêts à s’engager pour peu que l’entreprise leur offre un travail de qualité et qu’elle soit porteuse de sens, d’exemplarité, de convivialité et de bienveillance. C’est un changement de paradigme auquel les chefs d’entreprise, et les managers en particulier, vont devoir répondre très rapidement », conclut Julie Lattes.

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