24/06/2025

Temps de lecture : 4 min

Dividende écologique de la MAIF : 18 millions d’euros investis

En consacrant 10 % de son résultat annuel à un dividende écologique, la MAIF transforme sa promesse mutualiste en action concrète. Deux ans après le lancement de ce dispositif unique, près de 18 millions d’euros ont été investis pour restaurer la biodiversité et accompagner les sociétaires face aux risques climatiques.

En 2023, la MAIF faisait un pari audacieux : inscrire dans la durée un dividende écologique, prélevant chaque année 10 % de son résultat net pour le réinjecter dans des actions de transition. Deux ans plus tard, ce choix stratégique et politique produit des effets concrets — et prometteurs — tant pour le climat que pour la cohésion sociale.

Une biodiversité restaurée, en ville comme à la campagne

Sur les près de 18 millions d’euros engagés, plus de 11 millions ont été alloués au volet biodiversité. À travers des appels à projets lancés dès 2023, la MAIF a reçu près de 1500 candidatures, preuve d’un besoin fort de financement pour la restauration du vivant.

Au final, 24 projets ont été retenus, autour de cinq grandes thématiques structurantes :

  • Biodiversité en milieu urbain,
  • Protection des écosystèmes marins et côtiers,
  • Restauration de continuités écologiques,
  • Remise en état de zones humides et de cours d’eau,
  • Transition agricole et forestière.

« Les effets de nos actions s’inscrivent dans le temps long. Ils ne sont pas toujours immédiatement perceptibles, mais ils sont structurants et durables. En agissant pour le vivant, nous protégeons nos sociétaires », souligne Hélène N’Diaye, directrice générale adjointe du Groupe MAIF en charge de la stratégie climat.

Une solidarité climatique pensée pour durer

L’autre versant du dividende écologique porte sur la solidarité climatique. La MAIF y a déjà consacré près de 7 millions d’euros depuis 2023. L’objectif : aider les sociétaires les plus exposés aux risques climatiques à adapter leur logement et à réduire leur vulnérabilité.

Première étape : un diagnostic gratuit de vulnérabilité pour les habitations principales de plus de 1700 sociétaires touchés par des inondations mais non couverts par le Fonds Barnier. Réalisés avec le partenaire Union d’Experts, ces diagnostics (valeur : 600 €) permettent d’évaluer les priorités d’action.

Deuxième étape : le financement des travaux préventifs, selon les ressources des sociétaires. La MAIF prend en charge jusqu’à 90 % du montant, dans la limite de 13 500 €. À date, plus de 300 diagnostics ont été réalisés, et près de 20 sociétaires ont déjà bénéficié des premiers travaux.

« Face à l’intensification des risques climatiques, la pérennité du modèle assurantiel repose sur une transformation en profondeur. Nous faisons le choix de ne pas nous désengager des territoires les plus exposés. Bien au contraire : nous investissons dans la prévention et l’adaptation, au plus près de notre cœur de métier », affirme Hélène N’Diaye.

Une autre vision de l’assurance, fondée sur la transition

Alors que de nombreuses compagnies se retirent des zones à risques, la MAIF opte pour une approche inverse : réinvestir sur le terrain, au service de la transformation. Ce dividende écologique, adossé à une stratégie climat ambitieuse, marque une nouvelle étape dans l’évolution du mutualisme assurantiel.

Il incarne une conviction forte : l’assurance de demain ne pourra être qu’écologique, solidaire, et ancrée dans les territoires. Et que les dividendes ne doivent pas seulement récompenser les actionnaires — mais aussi et surtout, le vivant.

Trois questions à Hélène N’Diaye, directrice adjointe de MAIF en charge de la stratégie climat

The Good : Quel bilan tirez-vous du dividende écologique de la MAIF depuis son lancement en 2023 ? Quels impacts concrets avez-vous observés pour les bénéficiaires comme pour l’entreprise ? 

Hélène N’Diaye : Le bilan du dividende écologique depuis son lancement est très positif et prometteur, à la fois pour son volet « Biodiversité » et ses actions de solidarité climatique en faveur de nos sociétaires les plus exposés aux conséquences du dérèglement climatique. 

 Aujourd’hui, le dividende écologique c’est près de 1500 projets reçus en faveur de la biodiversité, suite aux appels à projets lancés dès 2023, 24 projets retenus avec un montant total alloué à la biodiversité de plus de 6 millions d’euros.  

Notre engagement sur le volet Biodiversité a permis la réalisation et la mise en œuvre de projets très variés, articulés autour de 5 grandes thématiques :   

  • Biodiversité en ville, 
  • Ecosystèmes marins et côtiers, 
  • Restauration de continuités écologiques, 
  • Restauration de zones humides et de cours d’eau, 
  • Transition agricole et forestière ; 

Il est important de souligner que les résultats des travaux menés ne sont pas nécessairement visibles sur du court terme, notamment lorsqu’il s’agit de restauration de cours d’eau.  

Nous agissons pour la résilience des territoires et pour les sociétaires. In fine, cela rétroagit sur notre métier d’assureur.  

Sur la partie solidarité climatique, nous avons budgété (ou mis en réserve) depuis 2023, 6 M€ pour accompagner les sociétaires dans l’adaptation et la réduction de la vulnérabilité de leur logement. Cela traduit l’enjeu majeur que représente la prévention climatique pour la MAIF.   

Nous avons constaté un réel engouement et une grande fierté de la part de nos salariés. Pour preuve, nous avons reçu de nombreuses candidatures de salariés, militants et sociétaires, pour participer à la sélection des projets qui seront financés. Nous avons également reçu de très nombreux témoignages de gratitude et de fierté d’être sociétaire d’une mutuelle qui propose une démarche solidaire. 

The Good : Vous développez aujourd’hui un deuxième volet autour de la solidarité climatique. Pouvez-vous nous expliquer en quoi consiste ce dispositif d’accompagnement des sociétaires face aux risques climatiques ? 

Hélène N’Diaye : Depuis son lancement en 2023, le dividende écologique nourrit deux objectifs : la régénération de la biodiversité mais également un volet de solidarité climatique.  

Nous avons budgété depuis 2023 le montant de 6 M€ sur le deuxième volet pour accompagner les sociétaires dans l’adaptation et la réduction de la vulnérabilité de leur logement.  Concrètement, c’est permettre aux sociétaires les plus exposés à l’aléa inondation et les plus vulnérables économiquement d’adapter leur logement par le biais d’équipements afin de se prémunir de futurs risques.  

Dans un premier temps, avec notre partenaire Union d’Experts, nous proposons un diagnostic afin d’identifier les aménagements ou les travaux à mener pour se préserver des inondationsCes diagnostics réalisés d’une valeur de 600 euros, sont offerts à nos sociétaires qui ne peuvent bénéficier du Fonds Barnier. Afin d’aller jusqu’au bout du cheminement, nous finançons ensuite, sous condition de ressources, les travaux préventifs prescrits par le diagnostiqueur. Cette aide couvre jusqu’à 90 % du montant des travaux avec un plafond à 13 500 €. A titre d’exemple, cela peut être la pose de batardeaux, de clapets anti-retours ou bien encore la réhausse des installations électriques.   

The Good : Le fait de proposer un diagnostic gratuit et d’aller jusqu’au financement de travaux de résilience est assez pionnier dans le monde de l’assurance. Comment ce programme a-t-il été conçu, et quelles en sont les ambitions ? 

Hélène N’Diaye : Le dérèglement climatique est inéluctable. En tant qu’assureur, nous sommes les premiers témoins de ses impacts.  

Il y a un réel enjeu de pérennité du modèle assurantiel face à l’augmentation de l’intensité et la fréquence des risques climatiques. Or, nous souhaitons pouvoir continuer d’accompagner nos sociétaires même dans des zones très exposées. La prévention et l’adaptabilité sont donc placées au cœur de notre modèle.   

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