De la finance responsable à l’impact

Le constat fait désormais consensus : nos sociétés sont confrontées à des enjeux environnementaux et sociaux historiques. Positionnés en première ligne, les acteurs économiques et financiers ne peuvent pas fuir leurs responsabilités.

Responsabilisation et union

Il faut adresser le rôle de la finance dans la transition comme le maillon d’une chaîne, et faire en sorte qu’il en porte les deux caractéristiques clés, la résistance et la solidarité.

La finance, via l’investissement à impact, se doit de tenir sa responsabilité et sa résilience comme priorités. Faire en sorte d’être fiable, dirigé vers les objectifs les plus ambitieux et toujours orienté vers plus de performances dans ses engagements. Il est évident que lorsque l’on regarde la transformation opérée en 10 ans, les sujets durables ont progressé.

Néanmoins la responsabilité du monde financier bien qu’importante ne peut être ni solitaire ni perçue comme suffisante. Une chaîne solide est une chaîne unie dans l’effort.

Accepter que la finance seule ne puisse tout faire, c’est reconnaître le besoin de collaboration, reconnaître la valeur de chacun à faire bouger les lignes et catalyser la transition.

L’approche d’investisseur à impact ambitionne d’être une réponse concrète en proposant des stratégies permettant de concilier rendement financier et impact. Une vision unie de responsabilité et de rendement.

 Les trois conditions du progrès

Cette réadaptation, cette transformation du système ne saurait être efficace qu’en répondant à des principes garants d’une implication des parties prenantes, trois d’entre eux sont essentiels :

Le principe d’intentionnalité implique qu’un investisseur inscrive formellement la recherche d’impact dans ses objectifs, que ceux-ci dépassent la seule performance financière. Par conséquent, le fait de saisir des opportunités de rendements liées à la croissance d’activités à bénéfice environnemental ne suffit pas à intégrer la catégorie d’« investissement à impact ».

L’investisseur doit également répondre au principe d’additionnalité en démontrant son pouvoir de changement à travers ses choix d’allocation de capital et son engagement. L’additionnalité peut s’exercer de plusieurs façons : par le biais de l’investissement dans des moyennes et petites capitalisations à fort potentiel d’impact, accélérant ainsi leur développement ; par celui du dialogue avec les grandes entreprises engagées dans la transition ; via l’action de la société de gestion elle-même, en tant que pionnière et qu’exemple.

Les investisseurs ont un rôle clé à jouer dans l’émergence de standards de mesurabilité, un travail de fond qui permet d’apporter de la transparence aux investisseurs en quantifiant et en objectifiant les impacts positifs à travers des indicateurs clairs. Parallèlement, une attention toute particulière est portée aux dispositifs innovants qui continuent de voir le jour, tels que l’utilisation de données géo-satellitaires sur le climat ou l’évaluation par des solutions d’IA de la satisfaction exprimée par les parties prenantes sur les réseaux sociaux.

Hervé GUEZ
Hervé GUEZ
Directeur des gestions actions, taux et solidaire de Mirova

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