Dassault Systèmes, Capgemini et Bloom publient la première édition du Baromètre des réseaux sociaux pour l’action climatique

Selon cette étude, les entreprises sont très attendues pour apporter des solutions, mais également pointées du doigt en matière de « greenwashing ».

Fin juin, Dassault SystèmesCapgemini et Bloom ont publié la première édition du Baromètre des réseaux sociaux pour l’action climatique, qui analyse les raisons pour lesquelles, malgré des signes de plus en plus évidents du dérèglement climatique, les actions ne sont pas à la hauteur des enjeux. Le premier frein qui ressort de cette analyse entre février et octobre 2022 est le scepticisme face au « greenwashing ». Cette période a également vu une aggravation de l’éco-anxiété et de la frustration quant au manque d’informations fiables et pertinentes pour guider l’action climatique.

Cette étude conjointe a pour objet de mieux comprendre les freins à l’action climatique et comment chacun peut les combattre pour limiter l’impact du réchauffement. Pour cela, Bloom, plateforme d’intelligence artificielle dédiée à l’analyse des réseaux sociaux, a analysé la « conversation mondiale sur le climat » et notamment les freins à l’action climatique, en s’appuyant sur la matrice de référence en la matière (Discourses of climate delay, Lamb et al., Cambridge University Press, 2022. L’article analyse les arguments avancés pour justifier l’inaction contre le changement climatique, et les classe en 4 catégories : la délégation d’autorité (« someone else should take action first »), l’optimisme déconnecté (« disruptive change is not necessary »), la crainte des inconvénients (« emphasize the downsides »), ou le désespoir (« it’s not possible to mitigate climate change »). Pour cette étude, Bloom a également ajouté une 5e catégorie : le manque d’information). Sur 8 mois, plus de 330 millions d’acteurs se sont exprimés sur le sujet avec vigueur et passion. Si le climato scepticisme est aujourd’hui marginal (même s’il génère un écho disproportionné, notamment aux Etats-Unis), le débat se concentre maintenant sur la meilleure façon de faire face au problème, dans une année marquée par une aggravation du dérèglement climatique, avec des conséquences humaines dramatiques (vagues de chaleur, sécheresse, incendies, inondations, ouragans…). « L’opinion a acquis une grande maturité dans la compréhension de la lutte contre le changement climatique, et de l’échelle requise, raconte Cyril Garcia, Responsable mondial des offres ‘Sustainability’ et de la RSE du groupe Capgemini, Membre du Comité de Direction générale du Groupe. Les entreprises sont en première ligne, pour faire évoluer leurs modèles économiques vers une économie plus durable, et pour être plus claires et plus transparentes sur l’impact de leurs actions. Mais elles ne sont pas forcément équipées pour répondre à ces attentes. Leur enjeu va désormais être de travailler plus étroitement avec leurs partenaires et clients pour restaurer la crédibilité et la confiance dans ce débat et embarquer toutes les parties prenantes vers une économie bas carbone. »

Bloom a ainsi analysé les contenus postés en anglais par les individus et organisations sur les réseaux sociaux (Twitter, Facebook, Instagram, YouTube, TikTok) entre février et octobre 2022, soit plus de 330 millions d’acteurs, et 14 millions de « documents » (posts et commentaires) et 480 millions d’engagements (« likes », emojis etc.). « L’étude de Bloom révèle que les enjeux du développement durable n’échappent pas à la montée en puissance de la désinformation et des postures d’influences. L’absence de repères forts, entraîne doute, suspicion, découragement, face aux engagements des entreprises ou des États. Il est vital que les marques construisent un nouveau narratif, plus militant, » explique Bruno Breton, fondateur et PDG de Bloom.

Les principaux freins à l’action climatique qui ressortent de l’étude 2022 sont, dans l’ordre (en volume de conversations (posts et commentaires) :

  1. L’« optimisme déconnecté », voire opportuniste, des entreprises et des institutions sur leurs progrès environnementaux, qu’ils soient importants ou mineurs. L’impact réel de ces progrès étant souvent difficile à appréhender, la sur-communication positive, parfois en contradiction avec les analyses des experts (auquel cas on peut parler de « greenwashing »), crée une dissonance qui génère défiance et décourage l’action. Les consommateurs, notamment les plus jeunes, ont gagné en maturité sur ces sujets et y sont désormais très sensibles. L’« optimisme déconnecté » concerne aussi ceux qui pensent que la technologie est la solution à l’urgence climatique au point qu’il n’est pas nécessaire d’agir.
  2. Le manque d’information fiable sur les solutions : les citoyens, à la recherche de la « bonne information », sont paralysés par des informations contradictoires ou la désinformation, qui provoque défiance et un sentiment d’impuissance. On note au cours de 2022 un accroissement du nombre de publications et du taux d’engagement sur cet aspect, marqué par de fortes émotions négatives. Dans ce contexte, les institutions et les autorités telles que le GIEC, qui a publié son 6e rapport en avril 2022 (la publication du rapport du GIEC en avril 2022 a provoqué un accroissement de 56% du volume de publications sur les freins à l’action climatique par rapport au mois précédent), sont des références très attendues.
  3. La crainte des impacts sociaux négatifs des mesures climatiques : la justice sociale est au cœur de la conversation climatique. Dans une année 2022 marquée par l’inflation, l’enjeu du coût de la vie s’invite davantage dans le débat sur les changements drastiques de modes de vie nécessaires pour limiter le réchauffement à 1,5°C (énergie, transport, alimentation etc.). Les citoyens sont notamment très soucieux que les populations les plus fragiles n’en soient pas les premières victimes.
  4. La délégation d’autorité : considérer que l’action climatique relève d’autres acteurs que soi. En l’occurrence, les entreprises sont vues comme les premières à pouvoir agir durablement et efficacement, devant l’action individuelle, et loin devant les Etats. Les consommateurs considèrent en effet que l’effet « colibri » des actions individuelles ne suffit plus au vu de l’urgence actuelle et que les entreprises, qui sont perçues comme responsable d’une partie du problème, ont la capacité à avoir un impact à grande échelle et plus rapide que les gouvernements.
  5. Le désespoir face au changement climatique : les individus se sentent désemparés face à l’impact du changement climatique, au point de décourager tout action. Ce frein, qui a vu un nombre croissant de publications et d’engagements au cours de 2022, est celui qui provoque le plus fort engagement et la plus importante proportion d’émotions négatives parmi tous les freins étudiés.

« Face au défi climatique, deux éléments feront la différence : la mesure scientifique et juste, ainsi que la collaboration et le dialogue de toutes les parties prenantes. Nos capacités scientifiques de mesure, de simulation et de diagnostic planétaire ont considérablement progressé ces dernières années, permettant des simulations et des projections de plus en plus précises grâce à l’IA.  Dans le même temps nous devons renforcer nos capacités à écouter l’ensemble des parties prenantes, les citoyens pour que chacun puisse contribuer aux changements nécessaires à son échelle, déclare Philippine de T’Serclaes, Chief Sustainability Officer, Dassault Systèmes. Pour réussir les transitions du 21ème siècle, il faudra maintenir et renforcer le lien entre la science, le citoyen, l’entreprise et les institutions publiques. A l’âge des plateformes, nous pouvons justement mobiliser de nouvelles capacités de collaboration, d’observation et de communication, ici concernant les réseaux sociaux, pour comprendre les postures et lever les obstacles à l’action climatique. Cette compréhension permettra aux industries d’innover différemment, en mobilisant l’imagination collective. »

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