17/06/2025

Temps de lecture : 2 min

4 solutions pour transformer la finance climatique mondiale au profit du Sud Global

Le Global Climate Finance Forum 2025, organisé en Jamaïque, a remis les pendules à l’heure : alors que le Sud global est en première ligne face au dérèglement climatique, il ne reçoit que 15 % des financements climatiques mondiaux. Voici quatre leviers identifiés pour réorienter durablement les flux financiers vers les solutions locales et inclusives.

1. Adapter les outils financiers aux réalités locales

Aujourd’hui, la majorité des instruments de financement climatique sont conçus selon des standards occidentaux peu adaptés aux réalités du Sud : taux d’intérêt prohibitifs, risques monétaires élevés, garanties trop exigeantes.

Le Forum recommande de :

  • Créer des produits financiers flexibles, comme les prêts à impact ou les plateformes de financement participatif ;
  • Lancer des fonds mixtes gérés localement, pour dé-risquer l’investissement ;
  • Proposer des incitations fiscales ciblées pour orienter l’épargne institutionnelle vers les PME climatiques locales.

Exemple inspirant : Nunam en Inde, qui valorise des batteries usagées de véhicules électriques pour créer des solutions de stockage d’énergie à bas coût.

2. Donner un rôle central aux gestionnaires de fonds locaux

Les projets climatiques les plus efficaces sont souvent portés par des acteurs enracinés dans leur territoire. Pourtant, les circuits de financement peinent encore à reconnaître leur expertise.

Le GCFF propose :

  • De positionner les fonds locaux comme pivots, pour sélectionner, accompagner et flécher les capitaux vers des projets fiables ;
  • D’accroître la transparence et la lisibilité des projets, grâce à des bases de données partagées sur les PME climatiques du Sud.

L’exemple du collectif Courageous Land, au Brésil, illustre cette dynamique en associant agroforesterie, souveraineté alimentaire et emploi rural.

3. Changer la perception du risque dans les pays du Sud

Trop souvent, le Sud est perçu comme risqué — alors même qu’il abrite une grande partie de l’innovation climatique mondiale. Ce biais bloque l’accès à des financements cruciaux.

Les solutions :

  • Lancer une campagne internationale pour repositionner les pays du Sud comme partenaires d’innovation ;
  • Valoriser les co-bénéfices des projets : emploi, inclusion, résilience sociale ;
  • Renforcer les capacités locales pour fiabiliser les projets aux yeux des investisseurs.

Grid Africa, en Afrique australe, installe des mini-réseaux solaires pour sécuriser l’accès à l’énergie en zones isolées.

4. Mettre en lumière les solutions qui existent déjà

Le GCFF a souligné l’importance de rendre visibles les innovations climatiques locales. Aujourd’hui, trop de solutions restent invisibles aux yeux des investisseurs.

Parmi les actions clés :

  • Créer des outils de mise en relation directe entre porteurs de projets et financeurs ;
  • Organiser des visites de terrain pour montrer l’impact concret des projets ;
  • Soutenir la formation des PME aux enjeux de gouvernance, transparence et suivi des résultats.

Exemple en Jamaïque : Stush in the Bush, une PME agro-écologique, a illustré sur le terrain comment la finance peut renforcer la résilience et l’inclusion.

Une nouvelle donne à inscrire dans l’agenda mondial

En amont de la COP30 au Brésil, ces pistes posées par les participants du GCFF 2025 dessinent les contours d’une finance climatique plus juste, plus réactive, plus inclusive. 36 engagements ont été actés pour enclencher ce changement de cap.

Il ne s’agit plus de bonne volonté, mais d’impératifs systémiques : sans redirection des flux vers le Sud, les ambitions climatiques mondiales resteront hors d’atteinte.

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