30/09/2025

Temps de lecture : 2 min

« Pour accélérer la transition, il faut rendre visibles les femmes qui agissent déjà », Gabrielle Piot (2tonnes)

Gabrielle Piot, Responsable partenariats & écosystème chez 2tonnes, milite pour une meilleure représentation des femmes dans la transition écologique. Avec le soutien des Impactrices, elle agit pour rendre visibles celles qui, trop souvent, restent dans l’ombre.

Dans l’écosystème climat, les femmes demeurent largement invisibilisées, alors même qu’elles sont, selon l’ONU, quatorze fois plus impactées par les conséquences du changement climatique. Gabrielle Piot, responsable partenariats & écosystème chez 2tonnes et membre de l’association Les Impactrices, s’emploie à changer la donne.

À travers une liste de femmes inspirantes et son engagement au sein de ce réseau écoféministe, elle défend une conviction : pour accélérer la transition, il faut non seulement diversifier les voix, mais aussi mettre en lumière celles qui portent déjà des solutions.

L’association Les Impactrices sera présente au Gala des Femmes Inspirantes le 14 octobre prochain. Pour y assister c’est ici : https://www.thegood.fr/gala-des-femmes-inspirantes/

The Good : Vous avez mis plusieurs mois pour lister plus de 200 personnalités féminines inspirantes. Comment avez-vous procédé à ce recensement de femmes engagées ?

Gabrielle Piot : Je n’avais pas de méthodologie stricte. J’ai commencé par mettre en avant les femmes engagées autour de moi. Mais, biais obligent, elles étaient majoritairement jeunes, blanches, diplômées Bac+5 minimum.

Alors j’ai élargi : j’ai demandé autour de moi qu’on me cite des femmes inspirantes qui gagneraient à être plus connues, j’ai fait des recherches, et je me suis aussi appuyée sur l’excellent annuaire des Impactrices.

The Good : Pourquoi avoir réalisé cette liste ?

Gabrielle Piot : Parce qu’il y a urgence. Il y a deux ans, grâce à un sondage réalisé par les Impactrices, j’ai appris que lorsqu’on demandait aux Français de citer des personnalités engagées pour l’environnement, seuls deux noms de femmes apparaissaient dans le top 10… et toutes deux blanches.

J’observe la même chose dans les événements engagés : trois quarts des intervenants sont des hommes blancs. Quand on interroge les organisateurs, la réponse est souvent qu’ils « ne savent pas qui inviter » ou qu’« un homme célèbre fera plus venir ».

C’est invisibiliser le travail des femmes sur le climat, alors même qu’elles sont 14 fois plus impactées par ses conséquences selon l’ONU. Comme le rappellent les Impactrices : premières impactées, premières consultées. Il faut une meilleure représentation, avec plus de femmes, mais aussi plus de personnes racisées, invalides, précaires, etc.

The Good : Vous êtes vous-même impliquée chez Les Impactrices. Pouvez-vous nous en dire plus sur l’association et ses actions ?

Gabrielle Piot : Les Impactrices ont été créées en 2017 pour rendre visibles les femmes qui sont à la fois les plus impactées et les plus engagées sur l’écologie.

Leur mission : inspirer, outiller et connecter ces femmes pour qu’elles puissent mener à bien leurs projets. Cela passe par des événements — comme le Printemps des Impactrices le 18 octobre —, des contenus d’acculturation via le blog et la ressourcerie, mais aussi la fresque de l’écoféminisme co-créée avec GCC-Climates.

Un travail essentiel est aussi mené autour de la mise en valeur avec l’annuaire des Impactrices. Personnellement, je leur dois beaucoup : l’association m’a formée à l’animation de la fresque de l’écoféminisme et m’a appris à relier les luttes écologiques à d’autres combats, notamment l’écologie décoloniale. C’est une vision de terrain, pas seulement un mouvement de pensée.

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