Face aux défis écologiques et sociaux, les médias ont un rôle d’utilité publique : informer, inspirer et créer les conditions d’un débat apaisé. C’est en tout cas la conviction de Corinne Mrejen. La directrice générale du Pôle Partenaires, chief Impact Officer du groupe Les Échos–Le Parisien et DG de 2050 Now, détaille pour The Good sa vision d’une presse capable d’articuler croissance et durabilité, et revient sur les actions concrètes mises en place pour transformer à la fois les contenus, les pratiques internes et l’écosystème.
Corinne Mrejen fait partie des 10 Personnalités RSE Féminines 2025 sélectionnées par la rédaction de The Good (découvrez les 10 Femmes sélectionnées ici : https://urlr.me/u5q3Fj). Le trophée de la Personnalité RSE Féminine 2025 sera remis lors du Gala des Femmes Inspirantes, organisé par The Good, aux Salons Hoche, le 14 octobre prochain. (Pour en savoir plus cliquez ici: https://urlr.me/jMS53d).
The Good : Directrice générale du Pôle Partenaires, vous avez été nommée en 2022 Chief Impact Officer du groupe Les Echos-Le Parisien. Quelle est votre vision de la responsabilité des médias face aux grands défis écologiques et sociaux ?
Corinne Mrejen : Pour moi, la transition écologique et sociale est avant tout une question culturelle. Les médias ont donc un rôle déterminant pour éclairer les faits, renouveler nos imaginaires collectifs et promouvoir des récits durables qui incitent concrètement à l’action. Ils doivent aussi contribuer à nuancer et modérer le débat public, résister à la brutalisation de la société et recréer des espaces de dialogue sereins. Notre mission est une mission d’utilité générale.
Cette évolution se manifeste jusque dans la façon dont les équipes sont organisées. On observe de plus en plus, dans notre secteur, que la personne en charge du business ou de la publicité porte désormais aussi l’impact. Cela me semble traduire la volonté d’articuler croissance et durabilité, au lieu de les opposer. C’est une trajectoire enthousiasmante, mais encore en construction.
The Good : Quelles actions concrètes avez-vous mises en place récemment pour renforcer l’impact positif du groupe Les Échos–Le Parisien ?
C.M. : Je suis convaincue qu’aucune entreprise – groupe de presse ou pas – ne peut prétendre montrer l’exemple sans remettre en cause ses propres pratiques. Chez nous, l’approche s’articule autour de deux piliers : notre rôle de média et notre responsabilité en tant qu’entreprise.
Côté média, notre principal objectif est de transversaliser l’enjeu climatique à l’ensemble des contenus et événements. Nous avons formé 75% des journalistes aux enjeux climatiques pour intégrer ces problématiques dans nos contenus. Nous avons lancé des productions dédiées – à l’image des suppléments Le Parisien Ma Terre, Investir Responsable, ou de lanewsletter Carbone 0 des Echos –, soutenu des événements comme ChangeNOW et développé l’écosystème 2050NOW, pour informer, inspirer et inciter à l’action.
Côté entreprise, nous visons -50% de notre empreinte carbone d’ici 2030 (base 2018). Concrètement, 100% de nos quotidiens sont imprimés sur papier recyclé, 70% du papier est d’origine française, et nous avons engagé un plan de sobriété numérique.
Enfin, notre régie s’efforce d’optimiser la chaîne de valeur publicitaire, avec la mesure systématique de l’empreinte carbone des campagnes publicitaires, des offres low impact sur la vidéo, du SPO programmatique.
The Good : Avec 2050 Now, vous mobilisez un écosystème autour de la transition durable. Quels sont les leviers les plus puissants selon vous pour embarquer les entreprises et les institutions ?
C.M. : 2050NOW est indépendant éditorialement, juridiquement et économiquement du groupe. Sa vocation est d’accélérer l’action via une maison et un média. 2050NOW La Maisonest un espace de collaboration, véritable « maison des nouveaux modèles ». 2050NOW Le Média est un média 100 % digital, B2B et B2C, sans publicité, positionné au plus près de la science et des entreprises.
Pour moi, quatre leviers sont essentiels :
- L’intelligence collective, car aucune transition ne peut se faire isolément.
- La solidité scientifique, qui permet de formaliser des trajectoires crédibles.
- L’exemplarité et les rôles modèles, pour inspirer par la preuve.
- La mise à disposition d’outils concrets, afin d’accompagner les acteurs dans leur parcours de transformation.
The Good : Comment intégrez-vous les dimensions de diversité, d’inclusion et d’égalité dans vos stratégies d’impact ?
C.M. : Ce sont de grands chantiers et nous maintenons le cap. Sur la mixité, nous avons féminisé les équipes éditoriales et veillons au pluralisme des experts mis en avant dans les contenus et nos événements. Des podcasts comme Elles ont osé ou le supplément EntrepreneurEs des Echos illustrent cet engagement.
Sur la diversité, nous travaillons avec des associations comme La Chance, Viens voir mon taf ou Nos quartiers ont du talent. Sur l’inclusion, de réels progrès ont été accomplis pour les collaborateurs en situation de handicap, +16 % de l’effectif en un an : nomination de référents, accords dédiés, ou encore un 3ᵉ jour de télétravail pour faciliter leur quotidien. Mais restons humbles : tout cela est un travail de long terme.
Comme le dit très justement Hélène Valade, directrice développement environnement du groupe LVMH et présidente de l’ORSE : « il faut mettre du cœur dans la responsabilité ».
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Corinne Mrejen fait partie des 10 Personnalités RSE Féminines 2025 sélectionnées par la rédaction de The Good. Le trophée de la Personnalité RSE Féminine 2025 sera remis lors du Gala des Femmes Inspirantes, organisé par The Good, aux Salons Hoche, le 14 octobre prochain.
Si vous souhaitez réserver une table de 10 convives pour assister au dîner et communiquer sur vos engagements et valoriser une ou plusieurs personnalités féminines de votre entreprise et parties prenantes, cliquez ici : https://urlr.me/jMS53d.
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