Dans cet entretien, elle détaille les deux « boussoles » qui guident la stratégie RSE de la SNCF : faire plus de trains et faire mieux pour les territoires et les collaborateurs.
Muriel Signouret fait partie des 10 Personnalités RSE Féminines 2025 sélectionnées par la rédaction de The Good (découvrez les 10 Femmes sélectionnées ici : https://urlr.me/u5q3Fj). Le trophée de la Personnalité RSE Féminine 2025 sera remis lors du Gala des Femmes Inspirantes, organisé par The Good, aux Salons Hoche, le 14 octobre prochain. (Pour en savoir plus cliquez ici: https://urlr.me/jMS53d).
The Good : La SNCF se présente souvent comme le mode de transport le plus écologique. Comment définissez-vous aujourd’hui votre stratégie RSE ?
Muriel Signouret : Notre stratégie repose sur deux grandes boussoles. La première consiste à amplifier notre impact positif sur la société et les territoires. Cela passe avant tout par faire plus de trains. Le transport est le premier secteur émetteur de gaz à effet de serre en France, mais le train ne représente que moins de 1 % de ces émissions… alors qu’il n’a que 10 % de parts de marché face à la voiture (85 %).
Faire plus de trains, c’est donc contribuer directement à la transition écologique ! Pour y parvenir, nous devons aussi nous adapter au changement climatique, aux besoins des voyageurs des grandes métropoles comme à ceux des territoires ruraux.
The Good : Cet ancrage territorial est un axe fort de votre politique. Concrètement, comment se traduit-il ?
Muriel Signouret : Le groupe SNCF en France, ce sont 30 000 km de voies, plus de 3 000 gares et 217 000 collaborateurs, mais aussi un rôle de donneur d’ordre majeur : 16 milliards d’euros d’achats en 2024, à 97 % auprès d’entreprises françaises. Plus de la moitié sont des PME/PMI.
Nous intégrons des critères RSE dans nos appels d’offres (20 % de la note, auxquels s’ajoutent 5 % pour la décarbonation). Et pour accompagner les plus petites entreprises, nous organisons des rencontres territoriales et mobilisons la BPI afin de faciliter leur accès à des financements de transition.
The Good : Et du côté de vos propres opérations, quels sont vos leviers prioritaires ?
Muriel Signouret : C’est notre 2e boussole : réduire notre empreinte environnementale autour de trois priorités : la décarbonation, l’économie circulaire et la biodiversité. Côté climat, nous avons soumis des engagements validés par la SBTi : -42 % d’émissions d’ici 2030 (vs 2022) sur nos scopes 1, 2 et une partie du 3. Cela inclut aussi nos filiales Keolis et Geodis. En parallèle, nous travaillons sur l’électrification, les trains hybrides, à batteries ou au biocarburant.
En matière d’économie circulaire, 100 % de nos rails sont désormais recyclés, nous réemployons de plus en plus notre ballast, et nous avons cofondé une filière textile pour réemployer les tenues de nos agents. Enfin, nous agissons pour la biodiversité : création de passages pour la faune sous les lignes TGV, rampes pour anguilles, gestion écologique de la végétation et arrêt du glyphosate dès 2021.
The Good : Vous insistez aussi sur l’humain et la responsabilité sociale. Quels en sont les axes ?
Muriel Signouret : En interne, nous menons une politique volontariste sur la mixité, la féminisation des recrutements, le handicap ou encore la prévention du harcèlement. Nous avons récemment signé un nouvel accord handicap. En externe, notre mission est aussi d’assurer une mobilité accessible à tous et de soutenir l’insertion. La Fondation SNCF finance par exemple des projets portés par les jeunes, tandis que nous collaborons avec des associations comme Tapaj pour offrir du travail payé à la journée à des personnes en grande précarité.
The Good : Comment parvenez-vous à embarquer vos collaborateurs dans cette transformation ?
Muriel Signouret : Cela repose sur une démarche managériale forte. Le PDG Jean-Pierre Farandou a fait de l’environnement et de l’humain les piliers du projet d’entreprise. Chacun peut ainsi relier sa mission quotidienne à la « maison SNCF ».
Nous développons aussi des formations, dont un programme « Dirigeants responsables », et des modules obligatoires pour les nouveaux arrivants. L’adhésion est facilitée parce que nos collaborateurs comprennent que la transition écologique et sociale n’est pas un supplément d’âme, mais bien l’ADN de l’entreprise.
The Good : Enfin, quelle place accordez-vous aujourd’hui à la performance extra-financière ?
Muriel Signouret : Elle est clé pour crédibiliser notre action. Nous avons obtenu en juillet une note de 89/100 chez Ecovadis, 4 points de plus qu’en 2024, ce qui nous maintient dans le top 1 % des entreprises évaluées.
Pour convaincre, il faut des preuves tangibles et des données mesurables. L’adaptation au changement climatique, par exemple, ne se résume pas à une intention : si nous chiffrons le coût des aléas climatiques sur notre activité, chacun comprend qu’investir dans la résilience est une nécessité économique autant qu’environnementale.
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Muriel Signouret fait partie des 10 Personnalités RSE Féminines 2025 sélectionnées par la rédaction de The Good. Le trophée de la Personnalité RSE Féminine 2025 sera remis lors du Gala des Femmes Inspirantes, organisé par The Good, aux Salons Hoche, le 14 octobre prochain.
Si vous souhaitez réserver une table de 10 convives pour assister au dîner et communiquer sur vos engagements et valoriser une ou plusieurs personnalités féminines de votre entreprise et parties prenantes, cliquez ici : https://urlr.me/jMS53d.
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