30/09/2025

Temps de lecture : 2 min

Durabilité : les patrons européens veulent des règles fortes, loin des reculs de Bruxelles

Alors que le Parlement européen débat de l’assouplissement des obligations extra-financières, une enquête YouGov/E3G révèle que les dirigeants d’entreprises européennes demandent au contraire des cadres clairs et ambitieux. En France, 71 % soutiennent l’idée d’imposer aux grandes entreprises un plan de transition climatique.

À rebours des débats politiques autour du paquet « Omnibus », qui vise à assouplir les règles européennes de reporting et de devoir de vigilance, une enquête YouGov commandée par le think tank E3G révèle que la majorité des dirigeants d’entreprises européennes soutiennent des standards exigeants de durabilité. En France, plus de 7 sur 10 estiment « juste » d’imposer aux grandes entreprises un plan de transition climatique.

Alors qu’une partie des responsables politiques européens pousse pour « réduire la paperasse » et assouplir les exigences de reporting extra-financier, les dirigeants d’entreprises tiennent un discours tout autre. Réalisée en août 2025 auprès de 2 543 dirigeants en France, Allemagne, Italie, Espagne et Pologne, une enquête YouGov pour le compte du think tank climatique indépendant E3G révèle que les entreprises européennes voient dans la durabilité un moteur de compétitivité et d’investissement, et non une contrainte bureaucratique.

Un soutien net aux plans de transition

63 % des dirigeants interrogés jugent « juste » d’imposer aux grandes entreprises un plan de transition vers une économie verte – contre seulement 11 % en désaccord. En France, ce chiffre monte à 71 %. Un message clair, alors que certaines propositions dans le cadre de l’Omnibus envisagent de rendre ces plans facultatifs, voire de les supprimer.

55 % des dirigeants français considèrent que la durabilité est un facteur clé de compétitivité, et 60 % estiment que le reporting régulier en matière de durabilité facilite l’accès aux financements. « Les résultats montrent que les entreprises françaises soutiennent la durabilité, non pas comme une contrainte bureaucratique, mais comme un véritable moteur de compétitivité et de leadership mondial », souligne Jurei Yada, directrice finance durable UE chez E3G.

L’Europe attendue comme leader mondial

Près de 7 dirigeants français sur 10 (69 %) estiment que l’UE et les entreprises européennes doivent donner l’exemple mondial en matière de durabilité. Ce chiffre monte à 68 % à l’échelle des cinq pays sondés. « Les entreprises souffrent de l’incertitude. Elles ont besoin d’un cadre stable et cohérent. Non pas pour diluer l’ambition, mais pour en faire un levier de compétitivité et de souveraineté », insiste de son côté Malo Bourel-Weeger, directeur des affaires publiques du Mouvement Impact France.

Cette étude arrive à un moment clé : la veille d’une réunion des chefs d’État au Danemark et deux semaines avant le vote en commission JURI du Parlement européen, prévu le 13 octobre. Alors que le Conseil a déjà arrêté sa position, le risque d’un compromis trop affaibli inquiète. Plus de la moitié (53 %) des dirigeants français déclarent que l’incertitude juridique actuelle autour du reporting retarde leurs décisions d’investissement.

En clair, là où certains responsables politiques craignent que les entreprises ne rejettent les obligations de durabilité, ces dernières réclament au contraire des règles claires, ambitieuses et pérennes pour piloter leur transformation.

Allez plus loin avec The Good

The Good Newsletter

LES ABONNEMENTS THE GOOD

LES ÉVÉNEMENTS THE GOOD