Peut-on conjuguer bénéfice et bien commun ? Depuis janvier 2023, le Crédit Mutuel Alliance Fédérale répond par l’affirmative, en versant chaque année 15 % de ses résultats à des actions d’intérêt général. Baptisée « dividende sociétal », cette initiative s’inscrit dans la stratégie d’entreprise à mission adoptée par le groupe en 2020, et vise à renforcer son impact social et environnemental tout en maintenant ses performances économiques.
En 2023, ce dividende a permis de mobiliser 439 millions d’euros pour soutenir des actions de solidarité, d’éducation, de transition écologique ou encore des offres bancaires accessibles aux plus fragiles. Pour 2025, l’enveloppe atteindra 619 millions d’euros.
Le 3 juin, à l’occasion d’un forum organisé à Paris, Daniel Baal, président de Crédit Mutuel Alliance Fédérale, a lancé un appel clair : “Si 200 entreprises de notre taille adoptaient un dispositif similaire, nous pourrions financer collectivement la transition écologique.” Une référence explicite au besoin estimé de 100 milliards d’euros par an pour financer la transformation énergétique en France.
Dans un paysage où seules 2 100 entreprises ont adopté le statut d’entreprise à mission — dont très peu de grands groupes —, le Crédit Mutuel espère entraîner d’autres acteurs. Quelques pionniers comme la MAIF se sont engagés sur la voie, consacrant 10 % de leurs bénéfices à un “dividende écologique”, mais les exemples restent isolés.
Le ministre de l’Économie, Eric Lombard, présent en clôture, a salué “un outil exemplaire au service d’une économie de marché plus inclusive et plus solidaire.”
Avec ce modèle, le Crédit Mutuel fait plus qu’une promesse RSE : il propose une nouvelle manière de redistribuer la valeur, et une voie concrète vers un capitalisme à impact.