À l’heure où notre société fait face à des bouleversements sans précédent, crise énergétique, fractures territoriales et climatiques, réduire les inégalités n’est plus un choix mais une urgence vitale qui exige une mobilisation immédiate et déterminée de chacun d’entre nous. Regarder ailleurs c’est laisser faire.
Cette édition 2025 du FNAF « Ensemble, face aux défis de notre société », s’inscrit dans un contexte où la solidarité doit, plus que jamais, sortir des discours pour devenir action. Partout sur le territoire, la précarité progresse, fragilisant ce qui fait l’essence même de notre vivre-ensemble. La mobilisation des acteurs économiques en faveur de l’inclusion est donc essentielle.
Agir pour plus d’équité exige une présence constante, un ancrage territorial fort, une capacité d’écoute et surtout un accompagnement concret. C’est notre conviction au Crédit Mutuel, une banque coopérative engagée depuis toujours, d’être aux côtés de celles et ceux qui œuvrent chaque jour pour un monde plus juste.
Un contexte alarmant, des inégalités qui se creusent
En France, près de 9,8 millions de personnes vivent sous le seuil de pauvreté, soit 15,4% de la population (INSEE, 2023). Derrière ce chiffre, ce sont des familles monoparentales, des retraités isolés, des travailleurs précaires mais aussi un grand nombre de jeunes, premières victimes de cette réalité. Stages non rémunérés, difficultés d’accès au logement, emplois instables : la jeunesse est trop souvent condamnée à vivre dans une précarité invisible.
Cette situation s’est encore aggravée avec la crise sanitaire puis l’inflation qui ont profondément fragilisé les plus vulnérables et mis sous tension un tissu associatif déjà éprouvé.
Le tissu associatif, souvent en première ligne, fait face à une hausse de la demande sociale de plus de 30 % depuis 2020, alors même que les financements publics se retirent : le projet de loi de finances pour 2026 prévoit un net recul des moyens consacrés à l’insertion et à l’économie sociale, affectant directement un grand nombre d’associations et d’organisations engagées dans ces domaines. Si 72 % des associations déclarent avoir besoin de soutien financier, plus de 60 % expriment également un besoin d’accompagnement en gestion, numérique, gouvernance ou communication (Baromètre Recherches & Solidarités 2024).
Dans ce contexte, le projet de loi de finances 2026 proposé par le nouveau gouvernement, qui acte environ 1 milliard d’euros de coupes supplémentaires pour le secteur associatif n’est tout simplement pas à la hauteur des enjeux. Cette orientation budgétaire traduit une vision à court terme alors même que l’urgence appelle à une approche d’investissement social à long terme. Réduire les aides publiques aux associations est un très mauvais calcul : dans une société toujours plus fragmentée, où les inégalités s’accroissent, on ne peut affaiblir simultanément le service public et le tissu associatif sans risquer de laisser basculer une partie de la population de la pauvreté à la misère.
Ce choix, souvent présenté comme une mesure d’économie, est en réalité un contre-sens économique et social. Chaque euro retiré à une association finit, tôt ou tard, par coûter davantage à la collectivité. Les associations constituent en effet un formidable levier d’efficacité et d’impact social considérable : chaque euro investi génère des retombées multiples sur les territoires, qu’il s’agisse d’insertion, de santé, de sport ou de culture. Elles participent silencieusement à maintenir le lien social, à prévenir l’exclusion et à soutenir l’action publique là où celle-ci ne peut plus toujours intervenir seule.
Il est évidemment plus simple de réduire les subventions externes que d’interroger l’efficience des politiques publiques, mais cette logique de facilité affaiblit notre cohésion nationale. Nous devons rompre avec ces réflexes budgétaires de court terme qui font du secteur associatif une variable d’ajustement au détriment de la cohésion sociale.
A l’inverse, fragiliser ces structures, c’est accroître les dépenses publiques futures et affaiblir les liens qui nous unissent. Préserver les associations, c’est investir dans la vitalité de nos territoires, dans l’innovation citoyenne et dans la capacité collective à faire face aux crises.
Des solutions locales pour des impacts durables
Au-delà des livrets d’épargne pour les autres/livret solidaire qui ont permis de redistribuer plus de 6 M€ aux associations, les 18 fédérations développent des initiatives ciblées selon les besoins locaux. À titre d’exemples :
- La Fondation Crédit Mutuel Alliance Fédérale a lancé ainsi le Programme National pour l’enfance défavorisée : 17 millions d’euros financés par le Dividende sociétal. Avec notamment un partenariat avec le Secours Catholique pour co-construire un microcrédit solidaire adossé à un accompagnement budgétaire en Alsace.
- Au Crédit Mutuel Océan, le fonds de dotation accompagne les habitants de Charente- Maritime, des Deux-Sèvres et de Vendée dans les transitions numériques, démographiques, écologiques et sociétales. Il soutient également la formation et l’encadrement des jeunes, lutte contre l’exclusion et facilite la création et la reprise d’entreprises locales.
- Au Crédit Mutuel Arkéa, entreprise à mission, plus de 450 initiatives locales ont été lancées depuis 2021 pour accompagner la transition environnementale et sociétale du territoire et soutenir des projets à fort impact social.
- Créavenir, l’association du Crédit Mutuel Maine-Anjou, Basse-Normandie favorise la réalisation de projets tournés vers l’emploi, la jeunesse et le lien social.
Présentes sur l’ensemble du territoire, les fondations régionales incarnent l’ADN mutualiste de chaque groupe et traduisent notre engagement concret pour le bien commun.
Ces actions reflètent notre conviction qu’une réponse aux inégalités doit toujours s’enraciner dans la réalité et la spécificité des territoires. Elles démontrent combien la coopération entre acteurs associatifs, économiques et publics peut produire des résultats tangibles et durables. Elles doivent s’appuyer sur des collaborations fructueuses, telles que celles que porte la Fondation du Crédit Mutuel pour la lecture, qui œuvre pour donner à tous le goût et les moyens de la lecture. Je suis convaincu que l’accès au savoir est un facteur clé de réduction des inégalités.
Ces actions ne sont pas anecdotiques. Elles sont la démonstration que la finance peut être un levier d’inclusion quand elle s’ancre dans la réalité sociale.
Agir ensemble : faire converger acteurs financiers et associatifs
Le FNAF 2025 offre une chance unique de rassembler les forces autour d’un élan collectif, devenu aujourd’hui vital. Il nous faut sortir de nos silos, briser les logiques de cloisonnement et construire ensemble, avec pragmatisme et audace, des solutions innovantes et durables.
La lutte contre les inégalités n’aura de sens que si elle repose sur un changement systémique, auquel le monde de la finance ne peut rester extérieur.
Nous ne prétendons pas tout résoudre. Mais nous continuerons à agir, avec humilité et détermination, pour faire de notre modèle coopératif un acteur pleinement engagé au service d’un monde plus solidaire.