16/09/2025

Temps de lecture : 3 min

Sans solidité financière, pas de transformation sociale

La soutenabilité économique n’est pas un détail technique : elle conditionne la capacité des associations et entreprises sociales à durer, à innover et à peser dans le débat démocratique. Face à ce défi de taille, la rigueur de gestion et l’hybridation des modèles économiques s’imposent.

Omar Bendjelloun & Jérémy Kadosche

Les structures de l’économie sociale et solidaire se voient confier des missions toujours plus vitales, tout en subissant la baisse des financements publics. Or, la soutenabilité économique n’est pas un détail technique : elle conditionne la capacité des associations et entreprises sociales à durer, à innover et à peser dans le débat démocratique. Face à ce défi de taille, la rigueur de gestion et l’hybridation des modèles économiques s’imposent.

La fragilité financière d’une proportion croissante d’acteurs à impact n’a rien d’un aléa passager. Elle traduit une contradiction profonde : notre société exige des solutions sociales, éducatives, écologiques, mais les délègue à des organisations trop souvent condamnées à l’incertitude budgétaire. Subventions raréfiées, financements privés volatils, dons en repli : le tissu associatif et entrepreneurial qui compose l’économie sociale et solidaire vit sous tension.

Or une structure qui s’effondre faute de trésorerie ne se réduit pas à une ligne de déficit. Elle prive des bénéficiaires de services essentiels, fragilise des salariés déjà précaires, déstabilise un territoire. À l’inverse, une organisation qui maîtrise ses équilibres économiques dispose de l’autonomie nécessaire pour expérimenter, résister et transformer. La solidité financière n’est pas un luxe de gestionnaire ; elle est une condition politique de l’intérêt général.

La finance, un enjeu politique

On a longtemps cantonné la question financière à un registre technique. Elle détermine pourtant qui a le pouvoir d’agir et de durer. Une fragilité économique persistante devient un angle mort démocratique : elle affaiblit la capacité collective à inventer des alternatives.

Chez FINETIC, nous accompagnons chaque année des centaines de structures de l’économie à impact. De cette expérience, cinq réflexes décisifs se dégagent lorsqu’il faut faire face à des tensions financières :

  • Anticiper l’ampleur et la durée des difficultés grâce à un plan de trésorerie réaliste ;
  • Comprendre leurs origines en distinguant les simples décalages d’encaissements des déficits structurels ;
  • Agir vite en renégociant des délais, en restructurant ses coûts et en sécurisant de nouvelles ressources;
  • Partager le diagnostic avec sa gouvernance et ses partenaires pour activer des soutiens concrets ;
  • Recourir aux procédures amiables ou collectives lorsqu’elles deviennent indispensables.

Ces réflexes ne sont pas de simples astuces comptables. Ils incarnent une culture : celle du pilotage lucide et de l’autonomie stratégique.

De la survie à la pérennité

Trop souvent, les démarches de restructuration et leurs financements ne sont déclenchés qu’en urgence, parfois trop tard. Des outils existent – le dispositif local d’accompagnement (DLA) ou certains outils financiers de France Active – mais leurs ressources sont limitées face aux besoins grandissants. La transition de modèles basés sur des subventions vers des modèles plus autonomes prennent du temps : lorsque les baisses de financements publics sont inévitables, elles devraient être annoncées et être échelonnées sur plusieurs années pour permettre ces restructurations.

C’est là que l’action d’acteurs comme La France s’engage prend tout son sens : tiers de confiance, la fondation, soutenue par des partenaires comme FINETIC, accompagne ses lauréats dans la structuration et la pérennisation de leurs modèles, en conjuguant appui financier, expertise et visibilité. Plus largement, elle contribue à consolider un secteur qui ne peut jouer son rôle transformateur sans bases économiques stables.

Reconnaître la robustesse financière comme un enjeu collectif, c’est admettre qu’il n’y aura pas de transition écologique crédible, d’inclusion sociale durable ni de démocratie vivante sans organisations capables de tenir dans le temps. Une association solide, c’est une capacité accrue à investir dans l’avenir plutôt qu’à colmater l’urgence. C’est un écosystème qui préserve la capacité d’agir dans le temps long.

L’économie sociale et solidaire a désormais besoin de visibilité et de moyens pour se restructurer autant que pour innover. L’un des meilleurs moyens de la soutenir : l’accompagner vers une souveraineté financière sans laquelle aucune transformation sociale durable n’est possible.

FINETIC est un cabinet de Direction Financière Externalisée dédié aux associations et aux entreprises qui œuvrent pour le bien commun. Créé par d’ex- investisseurs à impact et financeurs solidaires, FINETIC a déjà accompagné plus de 300 structures dans l’amélioration de leur pilotage financier, leurs levées de fonds et leurs décisions stratégiques.

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