Thomas Auriau, directeur général de la société PAGES thés et infusions, livre ses conseils et recommandations pour une politique RSE vivante et engagée.
1. Se doter d’un référentiel RSE reconnu dans son domaine d’activité.
Adhérent de la FEEF (Fédération de Entreprises et Entrepreneurs de France) dont la mission est de représenter les PME-ETI fabriquant les produits de consommation du quotidien et de favoriser leur développement pérenne sur le territoire Français, PAGES a assez naturellement choisi le label RSE PME+ porté par la FEEF comme référentiel pour accompagner le développement de sa stratégie et de son plan d’action RSE pour plusieurs raisons :
– Le référentiel et cahier des charges du label PME+ est issu de la norme ISO 26000, c’est un gage de sérieux d’autant plus que la labellisation nécessite un audit physique sur site tous les 2 ans, ce qui n’est pas le cas pour tous les labels.
– Le Label PME+ est uniquement destiné aux PME et ETI françaises fournisseurs de la distribution, ce qui fait fortement écho à notre stratégie de création de valeur économique, sociale et environnementale sur notre territoire
– Depuis sa création en 2014, le label PME+ n’a cessé de se développer et de recruter de nouvelles entreprises, plus de 250 à date, ce qui représente près de 4% des ventes en grandes et moyennes surface selon une étude KANTAR réalisée à l’occasion des 10 ans du label.
– Le label est reconnu de nos clients de la grande distribution, qui mettent en avant les entreprises labellisées régulièrement dans des communications dédiées (prospectus, site web…)
– Le Label est animé par une équipe dynamique qui assure l’onboarding par le biais de Webinaires très structurés puis le suivi de l’entreprise tout au long du processus de labellisation par un Organisme Evaluateur indépendant.
Une fois l’entreprise labellisée, elle s’intègre à la communauté PME+ avec de nombreuses opportunités de partage de bonnes pratiques dans des webinaires thématiques dédiés ou lors de salons ou réunions de la FEEF.
Il existe bien entendu d’autres labels RSE en France et à l’international comme B-Corp ou Ecovadis.
2. Faire un état des lieux de départ pour identifier ses forces et ses points de développement.
Le fait de se doter d’un référentiel est un élément déterminant pour pouvoir se mettre en route et pouvoir documenter ses bonnes pratiques, sélectionner des indicateurs pertinents, se comparer à la concurrence.
Dans ce cadre, la labellisation PME+ nous a permis de définir nos points de force sur lesquels nous souhaitons capitaliser et cultiver notre singularité :
1. Empreinte Environnement : PAGES pratique l’éco-conception depuis de très nombreuses années. Nous avons ainsi supprimé la cellophane de nos boites en 2010, le plastique des enveloppes qui sont maintenant en papier, et la colle des sachets qui sont en papier en matériau vierge non blanchis par des produits chimiques.
2. Empreinte Emploi : nous sommes le seul intervenant majeur de notre secteur d’activité avec une usine en France pour la fabrication de la totalité de nos produits, avec des pratiques sociales reconnues sur notre bassin d’emploi.
Le développement de notre activité nous a également permis de recruter une trentaine de salariés en CDI en 5 ans, ce qui participe au dynamisme de notre territoire.
3. Empreinte Territoire : Nous travaillons au maximum avec des partenaires locaux, régionaux ou français a minima, c’est le cas de nos fournisseurs de cartons, de notre transporteur et de nombreux prestataires de maintenance.
En 2019, nous avons décidé de démarrer une démarche de relocalisation des plantes à infusion dans notre région. Cela représente en 2024 plus de 25% de notre CA sur la marque PAGES et nous visons 50% en 2030.
Nous nous associons également à la très grande majorité des événements sportifs et culturels locaux : les Nuits de Saint Jaques, le Festival de musique de la Chaise Dieu, le Trail de Saint Jacques, Le Roi de l’oiseau, et nous avons également rejoint la Fondation du Patrimoine de Haute Loire qui permet de financer la restauration d’ouvrages du Patrimoine local.
Par ailleurs, nous avons réalisé 2 bilans GES (Gaz à Effet de Serre) et 2 Analyses de Cycles de Vie sur des produits spécifiques qui nous ont permis de comprendre l’impact carbone de nos produits et les enjeux pour pouvoir engager une stratégie de décarbonation.
Par exemple, nous avons été ravis de constater que l’empreinte carbone du thé et des infusions est largement plus faible que celle de toutes les autres boissons commerciales, et que les sachets de thés et infusions à froid sont un fantastique moyen de diminuer notre empreinte carbone par rapport à l’ « Iced Tea » en bouteille PET ou en canette. Pour autant, nous avons également identifié des points de développement
3. Développer une « approche réseau RSE » et ne pas avoir peur d’ouvrir son entreprise au monde extérieur.
Lorsqu’on s’embarque dans une stratégie RSE, on est amenés à rencontrer de nombreux autres dirigeants et responsables RSE dans un écosystème collaboratif, c’est un champ d’expérience très vaste. C’est le cas notamment du label PME+ pour lequel j’ai été nommé référent RSE après avoir été élu au Conseil d’Administration de la FEEF en 2023. Ce rôle m’amène à co-animer des groupes de travail à la fois stratégiques et opérationnels avec d’autres dirigeants et leurs Ambassadeurs RSE, ce qui contribue à faire vivre une communauté d’entreprises labellisées, c’est très enrichissant.
J’ai ainsi personnellement voulu allez plus loin en rejoignant la première Convention des Entreprises pour le Climat Massif Central, qui m’a permis d’élargir mon champ de connaissance et l’impact de nos activités sur les aspects de biodiversité et de régénération du vivant, et de rédiger une feuille de route climat à 2030. C’était aussi l’occasion de partager nos problématiques avec d’autres dirigeants d’horizons et d’industries différents, avec des rencontres et visites d’entreprises permettant d’échanger sur des aspects très concrets de la RSE : économies d’énergie, recyclage, modèles collaboratifs…
Enfin, nous avons pris la décision d’ouvrir notre entreprise au public quelques jours par an afin de contribuer à vulgariser la RSE sur notre territoire, dans le cadre de l’initiative « La Route des Savoir Faire » du Département de la Haute Loire.
Cela nous a permis d’engager certains travaux de rénovation de nos locaux qui ont contribué à améliorer le cadre de vie des salariés.