16/12/2025

Temps de lecture : 3 min

Tourisme en montagne : MMV passe du “moins d’impact” au régénératif

Cette filiale de la Compagnie des Alpes ambitionne de devenir une entreprise régénérative. Elle multiplie les initiatives pour embarquer ses clients et ses parties prenantes locales dans cette transformation.

« À la fin des années 1980, l’objectif du tourisme à la montagne, c’était toujours plus de lits, de mètres carrés, d’abondance… C’est terminé » Fabienne Carrasco, directrice générale de MMV, entend concrétiser un objectif ambitieux : inventer le « tourisme de montagne régénératif ».

C’est ce que vise le plan « Edelweiss 2030 » instauré en 2023 par celle qui était alors directrice financière et RSE, après avoir été, dix ans auparavant, directrice RSE et RH. En 35 ans, MMV, s’est développé autour du concept des résidences club, alliant l’autonomie d’une résidence aux services d’un club.

Entrée dans le giron de la Compagnie des Alpes en 2022, l’entreprise réalise en 2024 un chiffre d’affaires de 98,5 millions d’euros dans ses 21 sites mixant villages clubs et résidences.

« Après nous être dotés d’une raison d’être en 2023, nous nous employons désormais à nous transformer concrètement, détaille Fabienne Carrasco. D’abord en réduisant nos impacts, et pas seulement nos gaz à effet de serre, puis en devenant une entreprise régénératrice. » 

Plus aucune énergie fossile pour chauffer les établissements

Cette ambition, qui vise à redonner plus à son écosystème qu’on ne lui prend, a mûri au cours de la session de la CEC (Convention des entreprises pour le climat) Alpes 2024. Le principe du binôme, associant un dirigeant à un « planet champion », a permis d’embarquer la direction dans l’aventure.

Sur les émissions de gaz à effet de serre, les transformations des systèmes de chauffage, qui pèsent 80% du total, ont permis une baisse de 73% par rapport à 2019. Une performance obtenue en remplaçant les énergies fossiles par du biogaz, des HVO (huiles végétales biotraitées) et de l’électricité verte.

Établissement MMV à Serre-Chevalier, l’hiver.

Avec une ouverture par an depuis 2018, le parc est majoritairement composé de bâtiments neufs, et si 18 des 21 sites sont déjà labellisés Clé verte, 100% devraient l’être en 2026.

Avec sa toiture végétalisée, ses panneaux solaires, son système de pilotage intelligent du bâtiment et sa chaufferie bois, le site de Serre-Chevalier, ouvert en décembre 2025, est un modèle en matière d’engagements environnementaux, certifié NF Habitat HQE très performant et la labellisé BiodiverCity®.

Un train de nuit remis en service pour les clients

Les derniers pourcentages pour atteindre le zéro émissions nettes en 2030 (scope 1 et 2, autrement dit, les émissions directes et celles issues de la consommation énergétique) seront obtenus grâce à des travaux de rénovation.

Les constructions neuves générant une artificialisation des sols sont compensées « au mètre carré près » par des opérations de naturation. Mais depuis un an, la société a également entamé un plan de reprise d’établissements de plus petites tailles, qui seront rénovés pour composer une nouvelle gamme hôtelière, répondant aux nouveaux besoins d’une partie de la clientèle.

Les clients aussi sont invités à adopter des pratiques plus vertueuses, notamment via une application maison qui vante des écogestes. Été comme hiver, ils se voient proposer des randonnées accompagnées et, une fois par semaine, un menu intégralement végétal.

Surtout, ils sont incités à utiliser le train pour se rendre sur les sites MMV. Pour leur faciliter ce choix, l’entreprise a même remis en circulation un train de nuit Paris-Bourg Saint-Maurice. Opéré par Travelski, une filiale du groupe, il assurera 14 allers/retours entre décembre 2025 et mars 2026 et une prise en charge jusqu’aux stations. À la clé, une journée de ski offerte pour les 660 passagers.

Devenir un acteur de la « vraie vie » locale

Mais c’est surtout par son ancrage dans les territoires que MMV entend se distinguer. Ces liens avec l’écosystème local se concrétisent notamment dans l’approvisionnement en circuits courts. 30% de ce qui est servi sur les tables des clubs MMV est déjà local ou labellisé, une proportion qui doit atteindre 80% dans les cinq prochaines années. En 2028, la part de protéines animales dans l’alimentation (deuxième poste d’émissions de gaz à effet de serre après le chauffage) devrait avoir baissé de 80% par rapport à 2023. Un quart du chemin a déjà été parcouru en 2025.

Dans un autre registre, des formations sont organisées afin de répondre aux besoins en rénovation des sites rachetés. « Il s’agit d’emplois pérennes », insiste Fabienne Carrasco.

« La montagne ce n’est pas que le ski et ce n’est pas que l’hiver »

Fabienne Carrasco, directrice générale de MMV

C’est avec cette conviction que MMV entend être un acteur à part entière de la « vraie vie » locale. Ce qui passe aussi par une utilisation maximisée des établissements tout au long de l’année en réponse aux besoins éducatifs, sociaux et environnementaux des communautés locales.

Ou encore par des partenariats et des mécanismes collaboratifs permettant de redistribuer équitablement les bénéfices générés avec les parties prenantes locales.

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Photo de Une : Hôtel Club Ski Arc 2000 (Crédits photos MMV)

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