10 principes pour une stratégie climat d’entreprise ambitieuse 

Le projet Net Zero Initiative propose 10 principes pour une stratégie climat d’entreprise rigoureuse et ambitieuse. Ces dix principes sont le fruit d’un travail collectif avec l’ADEME et une trentaine de professionnels du changement climatique mené entre septembre 2021 et juin 2022.

Ces 10 principes ont pour objectif de définir les bases d’une stratégie climat d’entreprise alignée avec la science et les objectifs de l’Accord de Paris. Les signataires appellent toutes les organisations, quelle que soit leur taille et leur secteur, à les mettre en pratique pour construire une stratégie climat à la hauteur des enjeux.

Voici les 10 principes en question : 

  • Le net zéro désigne avant tout l’ambition planétaire d’équilibrage des émissions de GES et des puits de carbone : l’objectif principal est de limiter le réchauffement en-dessous des températures définies par l’Accord de Paris, en mobilisant de façon urgente les moyens d’atteindre collectivement le zéro émission nette de GES au niveau planétaire au cours de la deuxième moitié du siècle. 
  • Pour une entreprise, avoir une stratégie net zéro signifie vouloir opérer les transformations nécessaires à l’atteinte de la neutralité carbone planétaire en 2050 : les entreprises doivent rendre leurs activités compatibles avec un monde zéro émission nette en 2050, et contribuer à l’atteinte de cet objectif net zéro planétaire, sur différents axes d’action. 
  • Pour structurer leur action climat, les entreprises doivent distinguer trois différents types d’action, qui ne sont pas fongibles : la réduction, l’évitement, la séquestration : les entreprises disposent de ces trois leviers qui seront mesurés, objectivés, pilotés et reportés séparément autour desquels structurer leur stratégie climat, réduire les émissions de leur chaîne de valeur, aider les autres à réduire leurs émissions, et développer les puits de carbone. 
  • La réduction des émissions des entreprises doit être le sujet prioritaire de leur action climat : pour l’essentiel de leurs activités, la réduction, au juste niveau et à la bonne vitesse, des émissions directes et indirectes doit constituer la priorité absolue de leur stratégie climat. 
  • Les entreprises doivent nécessairement mesurer et communiquer sur l’ensemble des émissions de leur chaîne de valeur : la mesure de l’empreinte GES doit s’effectuer a minima sur l’ensemble des émissions directes et sur les émissions indirectes significatives. 
  • Les objectifs de réduction des émissions doivent être cohérents avec la science du climat : les entreprises doivent se fixer des objectifs de réduction de leur empreinte carbone qui seront impérativement compatibles avec des scénarios de référence dans lesquels les températures montent à 1,5°C ou maximum 2°C. 
  • Au-delà des seuls engagements, il est urgent que les entreprises obtiennent des résultats concrets et rapides sur la réduction de leurs émissions : une stratégie climat n’a de valeur que si elle atteint ses objectifs. Pour cela, il est impératif de définir un plan de transformation d’entreprise, qui doit être suivi et piloté de façon dynamique. 
  • Les entreprises doivent contribuer au maximum à la décarbonation de leur écosystème en générant des émissions évitées : les entreprises sont encouragées à contribuer à la décarbonation au-delà de leur périmètre d’empreinte carbone, d’une part en développant leurs gammes de produits et services bas carbone, d’autre part en finançant des réductions d’émissions additionnelles en dehors de leur chaîne de valeur. 
  • Les entreprises doivent développer au juste niveau les puits de carbone : les entreprises doivent contribuer à la séquestration durable de CO2 dans les puits de carbone, en agissant en priorité à l’intérieur de leur chaîne de valeur. 
  • Si les entreprises souhaitent communiquer sur leur stratégie climat, elles doivent le faire de façon rigoureuse et irréprochable : les entreprises sont invitées à communiquer de façon transparente et sincère sur leur stratégie climat, en mettant l’accent sur leurs résultats concrets, et en utilisant des indicateurs et des éléments de langage qui contribuent à promouvoir une approche rigoureuse de l’enjeu climat.

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