06/02/2023

Temps de lecture : 2 min

Série 1/4: Pourquoi Nantes divise par deux ses affichages publicitaires ?

(contenu abonné) Cet article fait partie d’une série en quatre épisodes. La semaine prochaine, notre reporter ira à la rencontre des citoyens nantais, pour comprendre leurs perceptions et interrogations liées à cette décision...
Toulouse

(contenu abonné) Cet article fait partie d’une série en quatre épisodes. La semaine prochaine, notre reporter ira à la rencontre des citoyens nantais, pour comprendre leurs perceptions et interrogations liées à cette décision.

« Cette action permet de préserver la qualité de nos paysages, de réduire la consommation énergétique des panneaux publicitaires et de réinterroger notre relation à l’hyperconsommation. Il s’agit d’une opération coup de poing qui va clairement marquer une étape assez historique dans le paysage de notre ville et de notre pays ». Les mots de Johanna Rolland, maire de Nantes et présidente de Nantes Métropole, sont tonitruants et la couverture médiatique sera à la hauteur de la puissance de ces propos.

Mais que se cache-t-il derrière cette communication savamment orchestrée ? Quels sont les impacts sociaux, environnementaux et économiques que cette décision va avoir sur la métropole nantaise et ses habitants ? De quelle manière cette décision a-t-elle été prise et se dirige-t-on effectivement vers un raz-de-marée antipub sur le territoire français comme semble le penser la maire de Nantes ? Les réponses ne sont jamais aussi simples que nous pourrions le penser.

À en croire le bruit médiatique, cette affaire a commencé dans la nuit du mercredi 4 au jeudi 5 janvier 2023. Nuit pendant laquelle JCDecaux a retiré 120 panneaux de la métropole nantaise (110 panneaux de huit mètres carrés et 10 de deux mètres carrés).

Cette opération est pourtant le résultat de plusieurs années de concertation. Il s’agissait déjà d’une promesse de campagne de la part de Johanna Rolland lors de sa campagne de réélection à la mairie de Nantes en 2020. Mais cette décision ne tombe pas du ciel, elle est le résultat d’un long travail réalisé dans le cadre du règlement local de publicité métropolitain (RLPm). En effet, si le code de l’environnement encadre la publicité extérieure depuis 1979, toutes les villes sont invitées à définir leur propre texte puisque, à défaut d’en avoir un, c’est la règlementation nationale qui s’applique.

45% de publicité en moins d’ici 2024

Suite à la loi Grenelle II liée aux questions environnementales, les villes avaient dix ans pour mettre à jour leur RLPm où celui-ci serait caduc et la règlementation nationale prendrait le relai. Les villes avaient donc jusqu’à 2020 pour faire ce travail. La crise COVID étant passée par là, un délai supplémentaire de deux ans avait été mis en place pour repousser la date limite au 1er juillet 2022. Le conseil métropolitain nantais a approuvé le nouveau RLPm sur le fil : le 30 juin 2022.

Résultat : 45% de publicité en moins sur l’agglomération nantaise d’ici à 2024. Les premiers résultats liés à cette décision ont donc été visibles six mois plus tard, dans la nuit du 4 au 5 janvier quand JCDecaux a retiré ses 120 panneaux. Cette décision n’est pas sans impact pour la métropole nantaise qui accepte ainsi d’amputer du tiers les recettes publicitaires dont elle bénéficiait jusqu’à présent. Cela représenterait un manque à gagner de 3,5 millions d’euros. « C’est un choix budgétaire au service du climat », a assuré la maire de Nantes.

Qui sont les grands gagnants de cette décision ?

Réponse la semaine prochaine.

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