19/02/2024

Temps de lecture : 3 min

Les marques s’associent de plus en plus aux ONG : l’exemple d’Hindbag

(contenu abonné) En nouant un partenariat avec une ONG indienne, la marque de sacs Hindbag assure un emploie à plus de 150 femmes. Ces dernières apprennent un métier, perçoivent un salaire...

(contenu abonné) En nouant un partenariat avec une ONG indienne, la marque de sacs Hindbag assure un emploie à plus de 150 femmes. Ces dernières apprennent un métier, perçoivent un salaire et peuvent scolariser leurs enfants. La fabrication des produits Hindgbag révèle un projet social global.

Elles sont plus de 150 femmes à percevoir chaque mois un salaire régulier, en direct et supérieur aux normes indiennes. Près de New Dehli, l’ONG SSMI forme en effet gratuitement les femmes aux métiers du textile et participe à leur émancipation. Pour mieux comprendre comment ce soutien se concrétise, il faut revenir en France jusqu’aux Bouches-du-Rhône. Là, se trouve la TPE Hindbag. L’entreprise est spécialisée dans la vente de sacs en coton bio équitable, auprès d’une clientèle de professionnels et de particuliers. Elle qui emploie 11 collaborateurs et réalise, en 2023, 8 millions d’euros de chiffre d’affaires, participe à hauteur de 80 % des revenus de l’ONG.

Comment le lien entre SSMI et Hindbag s’est-il construit ? Grâce à un projet étudiant, celui de Pierre Monnier. Le fondateur de Hingbag découvre l’ONG par le biais d’un ami alors qu’il est encore en école de commerce. Pour concrétiser son projet étudiant de tote bags en B to B, il fait appel à SSMI. « J’ai vu qu’il y avait un potentiel en termes de prix cohérent et de demande. De fil en aiguille, j’ai maintenu cette activité pour créer officiellement l’entreprise Hindbag en 2015 », partage-t-il. Quelques années plus tard, le Covid l’oblige à bifurquer vers le B to C, le carnet de commandes des professionnels étant au plus bas. Depuis, Hindbag a trouvé son rythme de croisière, avec une répartition de son chiffres d’affaires à 75 % en B to B et 25 % en B to C. Et surtout, SSMI, qui fabrique l’intégralité des produits de Hindbag, est ancré dans l’ADN de l’entreprise. « Aujourd’hui, Hindbag existe grâce à l’ONG, et inversement. Il n’est pas question de passer par quelqu’un d’autre », assure Pierre Monnier.

Un bâtiment écoresponsable

Hindbag investit régulièrement dans l’usine de l’ONG pour l’aider à se professionnaliser. « Socialement, nous, nous n’intervenons pas sur ce qu’ils font. C’est eux qui nous présentent les projets. Concernant les femmes, notre objectif était vraiment de fournir un maximum de travail. C’est pourquoi Hindbag a connu un développement mesuré : je ne peux pas me permettre de promettre un emploi à des femmes et ne pas avoir les commandes qui suivent ensuite… », explique le dirigeant. Hindbag a donc pris le temps de grandir. Et plus le chiffre d’affaires de la TPE augmente, plus SSMI est en mesure de réaliser de nouveaux projets durables. Ainsi, elle a créé une école pour participer à l’éducation des enfants des ouvrières. Et prochainement, le nouveau bâtiment de l’ONG et de ses activités respectera des critères d’écoresponsabilité. Il sera conçu en utilisant des matériaux durables et optimisera l’utilisation de la lumière naturelle. Il sera doté de panneaux solaires. « Nous avons aussi un vrai rôle d’éducation et d’apport de technologie, glisse Pierre Monnier. Nous espérons ainsi que les 800 élèves qui sortiront de cette école seront mieux éduqués que les Français ou les Américains aux enjeux écologiques. En parallèle, nous avons aussi beaucoup à apprendre d’eux. La population indienne est l’une des premières à faire face aux vrais dérèglements climatiques. »

Et que répondre à ceux qui pourraient lui reprocher de ne pas privilégier le made in France ?  « Ces pays ont besoin de notre aide pour ne pas reproduire les mêmes erreurs que nous », insiste-t-il. L’entrepreneur tient toutefois à rappeler son attachement au made in France : la personnalisation des textiles étant par exemple assurée dans l’Hexagone, auprès d’un Esat. Et bientôt, Hindbag envisage même de rapatrier une partie de sa production, pour des collections capsules été ou hiver. Cela lui permettra d’accompagner sa croissance en retail : la marque jusqu’à alors digitale a ouvert sa première boutique à Paris en novembre 2023 et elle entend se développer dans des villes moyennes. Chaque futur point de vente devrait, à terme, proposer un atelier de réparation pour faire vivre les produits Hindbag encore plus longtemps.

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