15/07/2025

Temps de lecture : 2 min

[Étude] Reporting RSE : où en sont les entreprises européennes ?

À l’heure où les obligations réglementaires en matière de durabilité se multiplient, une étude signée osapiens dresse un panorama européen contrasté. Si 77 % des entreprises ont déjà automatisé tout ou partie de leur reporting RSE, les écarts de maturité technologique, d’expertise ESG et de transparence dans les chaînes d’approvisionnement restent marqués. Et pourtant, une tendance s’impose : le reporting extra-financier devient un levier stratégique d’innovation et de compétitivité.

Alors que le reporting extra-financier devient incontournable, les entreprises européennes avancent à des rythmes inégaux dans leur structuration. Une récente étude d’osapiens, menée auprès de 250 dirigeants dans 6 pays, dévoile un paysage où automatisation, innovation et complexité réglementaire se mêlent étroitement.

Le reporting RSE, un levier stratégique d’innovation

Longtemps perçu comme une contrainte réglementaire, le reporting RSE est en train de s’imposer comme un moteur d’innovation et un avantage concurrentiel. 81 % des entreprises interrogées à l’échelle européenne partagent cette conviction. En France, elles sont même 90 % à considérer que le reporting ESG peut créer de la valeur, bien au-delà de la conformité.

Dans les régions les plus avancées comme la zone DACH (Allemagne, Autriche, Suisse), ce sont 97 % des répondants qui en font un levier stratégique. Résultat : plus de la moitié des entreprises de l’étude affirment avoir créé ou amélioré une offre grâce à leurs efforts de durabilité, que ce soit via des emballages plus durables, une gestion des risques augmentée par l’IA ou des chaînes d’approvisionnement plus résilientes.

Des écarts d’automatisation révélateurs

L’étude pointe également les disparités dans l’usage des outils d’automatisation du reporting. En moyenne, 77 % des entreprises européennes ont entamé cette transition, mais les chiffres varient fortement selon les pays :

  • 88 % dans la zone DACH, avec 29 % d’automatisation complète,
  • 60 % dans les pays nordiques et en Espagne,
  • 54 % en France,
  • 40 % au Benelux,
  • 36 % en Italie.

Autrement dit, la France est dans une dynamique de transformation, mais reste encore loin des leaders européens. Les raisons ? Coûts élevés (30 %), manque d’expertise ESG (16 %), complexité des systèmes existants (14 %). En clair, la transition numérique du reporting RSE est encore freinée par des obstacles organisationnels et humains.

Chaînes d’approvisionnement : le maillon faible

Autre point critique : la transparence dans les chaînes d’approvisionnement. Près d’un tiers des entreprises déplorent des difficultés à obtenir des données fiables de leurs fournisseurs, en particulier sur les émissions de scope 3. Résultat : une traçabilité insuffisante et des stratégies de durabilité souvent réactives, plutôt qu’anticipées.

Sans outils digitaux adaptés ni consolidation des données, impossible de transformer les obligations réglementaires en avantage stratégique. Pourtant, les entreprises qui ont investi dans l’automatisation en perçoivent déjà les bénéfices : gains de temps sur les audits, meilleure communication avec les parties prenantes, suivi de conformité renforcé.

Du pilotage réglementaire à la croissance durable

« Le reporting de durabilité évolue d’une simple obligation vers un moteur stratégique d’innovation », résume Vincent Canu, directeur d’osapiens France. Ce glissement est visible : développement de produits, efficacité opérationnelle, gestion proactive des risques. Les entreprises qui s’en donnent les moyens prennent une longueur d’avance.

Ce que révèle cette étude, c’est qu’au-delà de la course aux données, c’est une nouvelle culture d’entreprise qui se construit : plus intégrée, plus transparente, plus responsable. À condition de dépasser les freins technologiques et de former massivement aux compétences ESG.

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