Et l’engagement sociétal ?

Quand on part de zéro, il faut bien commencer par quelque chose. Pour la responsabilité sociétale des entreprises, les organisations qui s’y mettent en ce moment – mieux vaut tard que jamais – font comme la grande majorité : elles s’attèlent en priorité à leur impact carbone. Crise énergétique oblige, elles cherchent aussi à faire des économies d’énergie. Pour les plus aguerries, elles se préoccupent aussi du bien-être de leurs collaborateurs, comprenant qu’ils sont leurs premiers – et meilleurs – ambassadeurs. En fonction de leur secteur d’activité, certaines sont plus attentives à leurs impacts environnementaux : sur les animaux, les insectes, les océans, les forêts ou encore la terre. Pour celles qui s’intéressent au sujet depuis plus longtemps, elles ont compris que RSE, développement durable, transition écologique, économie responsable signifie la même chose. Elles parlent économie circulaire, ressources planétaires limitées, recyclage, réparation, gouvernance éthique et régénération. Elles sont généralement entreprises à mission, et souvent aussi labellisées Positive Workplace ou BCorp, sont des perma-entreprises ou leur patron les a légués à une ONG ou une fondation.

Voilà plusieurs années maintenant que j’interview de nombreuses entreprises de toutes tailles et de niveaux de transition écologique très différents. Je remarque que si toutes avancent sur les sujets environnementaux et sociaux, elles sont rares à être vraiment actives sur le volet sociétal. Définir une mission sociétale et une raison d’être pour son entreprise est une chose, être active et mobilisée pour une ou plusieurs associations sur le terrain ou plutôt les terrains où l’on est implanté en est une autre. Pour quelle raison ? Ce n’est pas une priorité ? Un manque de sensibilisation personnelle des équipes dirigeantes ? Un manque de temps ? De moyens ? De contraintes ? Un manque de connaissance des types d’actions à mener et des bénéfices à gagner ?

Tout ce qui relève de l’extra-financier – et donc compliqué à mesurer – reste une aventure pour l’entreprise. Tout ce qui relève de l’intérêt général reste encore tabou – voire péjoratif ou/et assimilé caricaturalement à un parti politique rouge – après des décennies d’économie capitaliste individualiste. Combien de PDG pensent (sincèrement) que Yvon Chouinard de Patagonia est un génie plutôt qu’un fou pour avoir légué son empire à Dame Nature ?

Un des meilleurs exemples d’engagement sociétal que je garde en mémoire est celui de Nature & Découvertes. A travers sa fondation, depuis plusieurs années, l’enseigne propose à ses collaborateurs de défendre leur projet local coup de cœur qui sera voté parmi d’autres puis, si élu, sera soutenu financièrement par les clients (via l’option de l’arrondi en caisse) et l’enseigne (via la vente des cartes de fidélité dont 1 euro est reversé au dit projet). Plus de 1200 projets sociétaux ont vu le jour, comme la construction d’un nichoir pour un couple de corneilles dans un quartier parisien. Sinon connaissez-vous la plateforme Vendredi qui met en relation entreprises et associations et facilitent les actions à impacts positifs ? Ah et si vous traînez de temps en temps sur LinkedIn, je vous conseille de suivre Remy Bajolet qui s’applique à sélectionner et présenter une association par jour.

Et de votre côté, quel est l’engagement sociétal de votre entreprise ?

Emilie Kovacs
Emilie Kovacs
Rédactrice en chef de The Good, est tombée dans la marmite du développement durable il y a une quinzaine d'année. Cette journaliste d'origine hongroise aime mettre en lumière les acteurs et actions à impact, celles et ceux qui font plutôt que celles et ceux qui disent, les solutions plutôt que les critiques. Eternelle optimiste, elle est convaincue que l'être humain pourra se sortir du pétrin écologique dans lequel il s'est fourré. #Team beurre demi-sel, coquillages et crustacés !

Dernières publications

Médiaperformances confie sa Direction Générale à Claire Koralewski

Médiaperformances annonce la nomination de Claire Koralewski comme Directrice Générale. Elle a rejoint Médiaperformances en juin 2021, en tant que Directrice Générale Adjointe en charge de l’accélération digitale.

« Nous sommes une « native impact company » sans le savoir ! », Hippolyte Courty (L’Arbre à Café)

Créé en 2009, L’Arbre à Café se démarque comme la référence du café responsable, compilant les labels bio, B Corp, Demeter... Derrière cette marque engagée se cache Hippolyte Courty, ancien enseignant et journaliste. Rencontre avec un convaincu du potentiel business du café haut-de-gamme au même titre que la bière et le chocolat.

“Les Roues de l’Avenir” s’invite au Grand Rex pour faire passer un message : le monde de demain est joyeux !

Après une tournée dans toute la France, Les Roues de l’Avenir prend ses quartiers au Grand Rex, à Paris, pour une soirée exceptionnelle sur le monde de demain. Le 30 Avril 2024 à partir de 18h, 2700 acteurs du changement seront conviés pour devenir porte parole des solutions futures.

Climat: engagements insuffisants pour les entreprises non cotées, pointe une ONG

Seules 40 des 100 plus grandes entreprises mondiales non cotées en bourse se sont fixé l'objectif de parvenir à zéro émissions nettes de CO2 (ou "net zéro"), beaucoup moins que les sociétés cotées, selon un rapport publié lundi par l'ONG Net Zero Tracker.

Le nouveau podcast “Bienvenue dans l’ascenseur” décrypte l’ascension sociale

C'est l'ancienne rédactrice en cheffe du magazine ELLE Anne-Cécile Sarfati qui se cache derrière le nouveau podcast "Bienvenue dans l'ascenseur" qui s'intéresse aux parcours professionnels extraordinaires.