13/05/2025

Temps de lecture : 14 min

« Dans cette période d’ESG backlash, notre groupe ne lâche rien », Laure Mandaron (groupe La Poste)

Depuis son adoption du statut d’entreprise à mission en 2021, La Poste démontre qu’il est possible de conjuguer rentabilité et responsabilité. Explications de Laure Mandaron, Directrice RSE des branches Services Courrier Colis et Grand Public et Numérique du groupe postal.

De la livraison bas carbone à l’inclusion numérique, en passant par l’économie circulaire et le financement de projets agricoles durables, le groupe La Poste déploie une stratégie RSE profondément ancrée dans sa gouvernance. En s’attaquant à la décarbonation de ses activités, à la lutte contre l’illectronisme et à la création de nouveaux services durables, Laure Mandaron, directrice RSE des branches Services Courrier Colis et Grand Public et Numérique de La Poste explique en quoi la raison d’être — œuvrer partout, pour tous, pour le bien commun — de son entreprise aux 226 800 collaborateurs à travers le monde est bien plus qu’un slogan.

The Good : Depuis l’adoption du statut d’entreprise à mission en 2021, comment La Poste a-t-elle intégré les objectifs RSE dans sa gouvernance et ses processus décisionnels ?

Laure Mandaron : En plus de 500 ans d’existence, La Poste a connu des transitions majeures ! Elle a accompagné l’invention de l’imprimerie, la démocratisation de l’éducation, la reconnaissance
de la liberté d’expression et contribué à poser les bases de ce que l’on appelle aujourd’hui
la société de la connaissance. Elle s’est adaptée à l’intensification des échanges, à l’évolution démographique, à la naissance de l’industrie puis de la société de consommation ou encore à la révolution numérique.

A titre d’exemples, voici quelques dates marquées par des innovations sociétales auxquelles La Poste a pris part :

  • 1881 : Démocratisation de services d’épargne (Caisse Nationale d’Épargne) qui deviennent accessibles à l’ensemble des Français dans les bureaux de poste
  • 1914 : Début de la guerre, premier timbre vendu au profit d’une association, la Croix- Rouge
  • 1918 : Création du service des comptes chèques postaux pour démocratiser l’usage de la monnaie scripturale
  • 2007 : La Poste fédère des donneurs d’ordres publics au sein d’un groupement d’achat pour faire émerger la filière véhicules électriques.

Servir l’intérêt général a ainsi toujours été inscrit dans l’ADN postal et dans les missions de service public confiées par l’Etat. Pour le Groupe, la RSE n’est pas un « truc en plus » ou un programme dédié pour réduire les impacts environnementaux, sociaux ou sociétaux ou une obligation réglementaire. L’engagement sociétal et l’accompagnement des grandes transitions est constitutif du modèle de l’entreprise. C’est même sa raison d’être que La Poste a explicité et inscrite dans ses statuts ; la RSE est native et son intégration dans le modèle de l’entreprise a été renforcée par le plan stratégique du Groupe qui énonce l’ambition d’une entreprise durablement rentable et responsable et positionne 4 grandes transitions au cœur de la stratégie, avec l’ambition de réinventer le modèle et les activités en accompagnant ces transitions.

Ces 4 transitions (environnementale, numérique, démographique et territoriale) sont au cœur de l’articulation entre développement rentable et responsable : accompagner les transitions est pour le Groupe autant un enjeu de développement, de business (ex. finance durable et financement de la Transition Ecologique par La Banque Postale et CNP), de nouveaux services (ex. livraison de repas pour les séniors, santé & autonomie, service numériques de confiance…) qu’un enjeu d’impact (minimiser les impacts négatifs (ex. polluants, GES…) et développer des impacts positifs (ex. inclusion bancaire, numérique, …).

L’adoption de la qualité d’entreprise à mission en 2021 vient conforter ce que La Poste s’efforce de faire au jour le jour : œuvrer partout, pour tous, pour le bien commun, pour relier les uns aux autres.

Nous sommes challengés par un comité de mission qui s’assure du suivi et du respect des 4 engagements sociétaux du Groupe La Poste inscrits dans les statuts de l’entreprise :

  • Contribuer au développement et la cohésion des territoires
  • Favoriser l’inclusion sociale
  • Promouvoir un numérique éthique, inclusif et frugal
  • Œuvrer à l’accélération de la transition écologique pour tous

La dualité d’un développement rentable et responsable est inscrite dans la gouvernance du Groupe :

  • Le Conseil d’Administration supervise le déploiement du plan stratégique et la performance de l’entreprise dans une acception étendue : performances financière et extra-financière
  • Le Comité de mission supervise le volet impact à travers le respect des engagements dans le cadre d’un dialogue ouvert et exigeant

Au-delà de la gouvernance, l’enjeu est d’inscrire la RSE dans les processus de décision, afin que la dimension RSE soit prise en compte dans toutes les décisions de l’entreprise, à commencer par les plus structurantes d’entre-elles. Et concrètement, cela signifie, l’intégration de critères RSE :

  • dans les processus d’évaluation de nos projets stratégiques, d’investissements et d’acquisition
  • dans les processus budgétaires via l’établissement d’un budget carbone au niveau de chacun des métiers du Groupe qui permet de faire le lien entre les enjeux de développement (ex. volumes), d’impact (trajectoire de réduction des émissions de GES) et les éléments financiers clés (ex. investissements et moyens mobilisés pour la décarbonation)
  • dans les processus d’objectivation (la part variable collective et individuelle de nos 41 300 managers et cadres supérieurs de La Poste SA est adossée à au moins 50% d’objectifs extra-financiers)

Par ailleurs, un pilotage local de la performance RSE est réalisé jusqu’à l’établissement (plateformes courriers et colis, bureaux de postes … ), des managers jusqu’aux facteurs et aux chargés de clientèle via des outils très opérationnels à l’instar d’un « nutriscore » sur tous nos sites.

Ce déploiement à tous les échelons sur le terrain s’accompagne de beaucoup d’effort de pédagogie pour que l’ensemble du corps social s’approprie la RSE et la qualité d’entreprise à mission.

Vous l’aurez compris, dans cette période d’ESG backlash, le Groupe La Poste ne lâche rien. Avoir inscrit nos engagements sociétaux dans nos statuts cela nous oblige à garder le cap. La RSE reste notre boussole !

The Good : La Poste s’est engagée à livrer 100 % des colis en mode bas carbone dans les 22 métropoles françaises d’ici 2025. Quels sont les principaux défis rencontrés dans cette transition et comment les surmontez-vous ?

Laure Mandaron : Rappelons que La Poste est engagée sur une trajectoire de réduction de ses émissions de GES qui est validée Zéro émission nette à 2040 par la Science Based Targets Initiative. Dans ce cadre, nous agissons au quotidien pour réduire les impacts environnementaux de nos activités, au premier rang desquelles le transport et la distribution de courrier, de colis et de services de proximité comme le portage de repas.

La livraison du dernier km en zone urbaine rencontre à la fois les enjeux de lutte contre le changement climatique et d’amélioration de la qualité de l’air en ville : agir simultanément sur ces deux enjeux est l’objectif de cet engagement de livrer 100% de colis en mode bas carbone, c’est-à-dire au moyen de véhicules électriques et de vélocargos, à fin 2025.

A fin mars, nous étions à 76% de colis livrés en mode bas carbone sur ces métropoles, avec un taux proche de 100% pour Paris (98%), 90% pour Saint Etienne, ou encore 84% à Nantes.

On peut le dire, c’est un challenge, car les défis sont nombreux :

Tout d’abord l’achat et le déploiement de plusieurs milliers de véhicules électriques dans les temps, face à un marché pas encore totalement mature, notamment sur les segments des Véhicules Utilitaires Légers de grande capacité (10 – 12 m3).

L’enjeu est économique également, avec des coûts d’achats qui restent supérieurs à ceux des véhicules thermiques. La solution passe notamment par des efforts de pédagogie et de conviction, pour réussir à adopter une approche en coût global (TCO), plus favorable au véhicule électrique, ce dernier étant plus économique que le diesel à l’usage. L’enjeu économique est également vrai pour nos prestataires de livraison de colis. Pour eux aussi, le passage du thermique à l’électrique est un défi. C’est pourquoi nous avons mis en place des mesures pour les accompagner dans cette transition comme l’allongement des durées de contrat pour leur permettre d’amortir leurs achats ou la mise en place de partenariat avec des prestataires de bornes de recharge pour accéder à des tarifs attractifs.

Au-delà des enjeux de verdissement du parc, nous nous mobilisons au quotidien pour optimiser nos tournées et mutualiser nos flux (courrier, colis, presse). À La Poste, nous défendons l’idée du modèle de tournée mutualisée, comme une sorte de « transport en commun des objets ».

Les défis sont aussi dans l’accès au foncier en zone dense pour développer la cyclo-logistique, et la constitution d’un réseau d’infrastructures de charge suffisamment dimensionné.

Enfin, nous sensibilisons les élus à l’enjeu du dernier km à moindre impact environnemental, avec la signature de conventions de logistique urbaine pour co-construire des plans d’actions concertés qui visent à accélérer la décongestion urbaine et à améliorer la qualité de l’air.

Mais, nos enjeux ne limitent pas à la livraison dans les métropoles : près de la moitié de l’empreinte carbone de nos produits et services est liée au transport moyenne et longue distance réalisé en poids lourds. Le défi est d’intégrer progressivement des énergies bas carbone en remplacement du diesel (biocarburant, biogaz, électrique). Nous visons 50% de nos km routiers moyenne et longue distance en bas carbone en 2030 et 100% en 2040.  

Dernière chose : la standardisation de la mesure de l’empreinte carbone de la livraison d’un colis et la sensibilisation des consommateurs pour éclairer leur choix revêtent un autre défi majeur. Aujourd’hui, il n’existe pas d’outil doté de données fiables et comparables pour que les e-acheteurs puissent comparer l’impact environnemental des différentes solutions de livraison lors de leurs achats en ligne. Il faut créer des référentiels clairs, à l’image du Nutri-score dans l’alimentation, pour corriger certaines idées reçues : par exemple, la récupération d’un colis avec son véhicule thermique dans un point relais peut multiplier par deux son empreinte carbone, par rapport à la livraison à domicile de ce colis par le facteur.

C’est pourquoi nous mettons à disposition un Score écologique (www.laposte.fr/score-ecologique) qui donne des conseils très concrets pour permettre au particulier de mesurer l’impact de ses envois de colis ou de courrier.

The Good : Comment La Poste intègre-t-elle les principes de l’économie circulaire dans ses opérations, et quels résultats concrets avez-vous observés jusqu’à présent ?

Laure Mandaron : L’économie circulaire est au cœur de notre politique RSE depuis plusieurs années, et c’est aussi un des enjeux qui fédère le plus nos collaborateurs en établissements car tout le monde peut réduire sa consommation de ressources dans son activité.

En 2024, nous avons réalisé notre empreinte ressources à l’échelle de la Branche Services Courrier Colis. Cela nous a permis de mesurer plus finement nos principaux flux à réduire : 48% de papier, 20% de carton et 7% de textile aujourd’hui.

Dans nos opérations, nous travaillons sur les trois étapes du cycle de vie :

  1. L’essentiel est de travailler en amont pour réduire à la source la consommation de ressources. Nous incitons nos nombreux prescripteurs, lors de leurs achats, à éco-concevoir le plus possible le produit qu’il achète. A titre d’exemple, La Poste s’est engagée depuis plus de dix ans dans l’éco-conception des emballages qu’elle vend aux particuliers (prêt-à-poster pour les courriers, prêt-à-envoyer et emballages à affranchir pour l’envoi de colis). Toute la gamme d’enveloppes affranchies en papier est fabriquée à 100% avec du papier issu de forêts gérées durablement certifiées PEFC. Les emballages colis en carton ou en plastique intègrent 40 à 70% de matières recyclées. Des recherches sont en cours avec les fabricants pour tendre vers du mono-matériau, plus simple à recycler, et pour trouver des alternatives au plastique. Désormais, toutes nos références d’emballages colis grand public sont à double usage (hormis pour l’outre-mer et l’international compte-tenu des contraintes de manipulation sur de longs trajets). Travailler sur l’écoconception d’un produit nous permet de réduire à la source nos consommations de ressources, mais également d’allonger la durée de vie du produit et permettre son recyclage optimal en intégrant ces réflexions dès l’expression du besoin. 
  • Lors de la phase d’usage, l’idée est d’utiliser nos produits le plus longtemps possible dans nos opérations. Nous allongeons la durée de vie de nos matériels (voitures, vélos, matériel informatique) et nous allons même jusqu’à nous doter d’imprimantes 3D pour fabriquer des pièces de rechange pour nos machines d’opérations courrier/colis. Nous proposons également une solution innovante à nos postiers et nos établissements qui souhaitent échanger les produits encore en bon usage. Appelée La Bourse aux Matériels ou BAM, il s’agit d’une application développée par un postier engagé. La BAM est un service d’échange interne permettant de réaffecter entre établissements des objets au lieu de les jeter (vêtements, mobilier, casiers de tri, fournitures de bureau, etc.), générant ainsi des économies matérielles et un impact environnemental positif. 
  • Nous travaillons également sur la fin de vie de nos produits et accompagnons le développement de filière de recyclage pour nos matériels dès qu’ils sont hors d’usage. A titre d’exemple, en 2024, 18 tonnes de tenues professionnelles des postières et des postiers ont ainsi pu être collectées pour recyclage, anticipant ainsi la réglementation.

Fort de cette expertise d’économie circulaire que nous avons développée en interne pour nos opérations, et couplé à notre métier de logisticien de proximité, présent dans tous les territoires, nous avons développé une Unité d’Affaires d’Economie circulaire, qui développe des offres favorisant la réparation, le réemploi et le recyclage des matériels et produits. A travers notre filiale Recygo, nous sommes désormais un acteur de référence sur des marchés du papier et déchets de bureaux, du textile professionnel, des capsules de café, de l’emballage réutilisable, et même du reconditionnement d’anciens vélos de facteurs par des personnes en situation d’insertion professionnelle à travers notre filiale Nouvelle Attitude.

Aussi, nos équipes Log’issimo, spécialistes de la logistique de proximité, accompagnent des start-up anti-gaspi qui ont décidé d’agir en sauvant les fruits et légumes « moches ». Trop petits, trop gros ou trop biscornus, nos équipes collectent les paniers anti-gaspi et les acheminent pour les mettre à la disposition des consommateurs en points de retrait. Nous avons déjà effectué l’acheminement de plus de 10 000 paniers anti-gaspi en 2025.

En complément de notre réseau de facteurs, nous mettons également à disposition notre réseau de bureaux de poste pour mettre en visibilité ces offres auprès de tous. Nous capitalisons sur ce réseau très dense pour donner un coup de pouce au réemploi et à la lutte contre le gaspillage et en soutien à l’insertion professionnelle. Parmi ces initiatives, je peux citer :

  • la collecte et vente de téléphones reconditionnés ;
  • un partenariat avec les Lunettes de Zac (opticien lillois) pour sensibiliser les Français à l’économie circulaire : nous collectons dans plus de 100 bureaux de poste en France des lunettes inutilisées, qui seront reconditionnées par des personnes en situation de handicap ou en insertion professionnelle. En 2024, plus de 300 000 montures ont été collectées, et 6 tonnes de métal et de plastique ont été revalorisées au lieu de finir à la poubelle.
  • la commercialisation dans une centaine de bureaux de poste de nos vélos électriques de facteurs reconditionnés dans le cadre d’une démarche éco-responsable et solidaire. Depuis le lancement du programme, plus de 1 500 vélos ont été vendus auprès de particuliers, d’entreprises et de collectivités.  

A noter également que nous encourageons le marché de la seconde main. Nous collaborons avec Le Bon Coin et Vinted et ce sont plus de 2000 bureaux de postes qui disposent de casiers Vinted. 

Notre capacité à aller chercher des gisements diffus partout en France, auprès de tous les acteurs, et notre réseau de plus de 17 000 points de contact sont autant d’actifs qui servent à une économie plus circulaire et plus locale !

The Good : La Poste est un acteur majeur dans le financement de projets agricoles et forestiers en France. Comment ces initiatives s’intègrent-elles dans votre stratégie de neutralité carbone ? 

Laure Mandaron : Nous nous sommes en effet engagés, début 2024, à atteindre le Zero Emission Nette (ZEN) à 2040, c’est-à-dire à réduire de 90% nos émissions de carbone d’ici 2040 (versus 2021) et à financer des projets de séquestration pour compenser les 10% d’émissions résiduelles que nous ne pourrons pas éliminer.

A côté de nos actions de décarbonation, notre stratégie de séquestration, en cours de définition, devrait s’appuyer en grande partie sur des projets « Nature Based » que nous rechercherons en grande partie à l’international compte tenu des volumes nécessaires (500 à 600 Kt CO2/an). Toutefois, nous souhaitons participer à l’avènement de projets en France pour arriver à une part significative de projets français dans notre portefeuille.

La localisation en France de ces projets donne beaucoup de sens et de légitimité pour nos collaborateurs et nos clients notamment. C’est le sens de notre engagement dans le soutien et le financement de projet de séquestration (Label Bas Carbone) en France depuis 10 ans qui souvent associent des co-bénéfices biodiversité. En effet, dès 2015, en collaboration avec le Ministère de la Transition écologique, les pouvoirs publics, I4CE, et les secteurs de la forêt et de l’agriculture, La Poste a joué un rôle clé dans la création du Label Bas Carbone. Nous sommes fiers d’être des pionniers dans ce domaine, ayant financé il y a 10 ans les 8 projets pilotes dans le Massif Central qui avaient permis de tester et valider les méthodes de ce label.

Nous avons la conviction que la préservation de l’habitabilité de la planète passe notamment par la mise en action d’initiatives locales dans les territoires.

Aussi, c’est aujourd’hui 54 projets que La Poste a déjà financés (dont plus de la moitié labélisés LBC), couvrant 50 départements, englobant :

  • Des projets de gestion forestière améliorée, de reforestation et d’agroforesterie
  • Des projets d’agriculture durable. Nous avons par exemple contribué en 2024 au financement d’un projet à Cérilly en Côte d’Or intégrant 3 coopératives pour l’installation d’une unité de méthanisation entièrement alimentée par de la biomasse végétale issue de 45 agriculteurs locaux. La production de biogaz va couvrir à terme l’équivalent de 25% des besoins résidentiels de la Côte d’Or ou l’alimentation de 600 camions en biométhane. Ce projet, LBC, très concret va séquestrer du carbone, régénérer les sols et réduire les impacts sur la pollution de l’air et de l’eau (causés par le recours à des engrais chimiques).

Le portefeuille de projets LBC que nous finançons va permettre d’éviter ou de séquestrer plus de 28.000 tonnes de CO2 sur 30 ans.

  • Mais c’est aussi, en dehors du label, 1000 ha d’exploitations que nous avons accompagnées sur 10 départements, au travers de l’initiative Fermes Laitières Bas Carbone.

Certains des projets que nous soutenons en France reposent sur des solutions de régénération et renaturation dans les zones naturelles mais aussi en ville. Au-delà d’être des puits carbone, ces projets « Nature based », répondent aux enjeux de l’adaptation au changement climatique et à la résilience des territoires.

The Good : Dans un contexte de transformation numérique, comment La Poste veille-t-elle à ce que ses services restent accessibles à tous, notamment aux populations en situation d’illectronisme ?

Laure Mandaron : Si les dynamiques urbaines actuelles se dessinent en faveur des villes moyennes et des communes rurales, les inégalités territoriales persistent. Aussi, la diversification des formes de présence postale reste l’un de nos enjeux clés. La Poste reste présente sur tous les territoires d’Hexagone et d’outre- mer et agit au quotidien pour adapter sa présence aux besoins et à la réalité des territoires.

Grâce à notre proximité avec les acteurs locaux, publics et privés, nous bâtissons des partenariats avec les mairies, les intercommunalités, les commerçants et les enseignes de distribution. En 2024, la branche Grand Public et Numérique a renforcé sa présence en développant plus de 40 000 points de services diversifiés et innovants.

Dans les zones plus isolées, nous imaginons de nouvelles formes de présence. Nous testons actuellement 5 bureaux de poste itinérants, sous la forme d’un camion aux couleurs postales, dans cinq régions, desservant 40 communes, pour apporter les services postaux essentiels et un premier niveau d’accès aux droits au plus près des citoyens. Avec Chambres d’agriculture France, nous expérimentons également des points de services hébergés dans des exploitations agricoles labellisées « Bienvenue à la ferme ».

Notre réseau physique est augmenté d’un écosystème digital avec la poste.fr, le plus grand bureau de Poste numérique, qui permet à La Poste d’être disponible partout, pour tous et à toute heure.

A noter également que dans le cadre de notre ambition de développer nos offres de services de proximité auprès du grand public, La Poste met à disposition plus de 1 650 sites postaux habilités répartis partout en France, pour permettre aux candidats qui le souhaitent, de passer leur examen théorique près de chez eux dans les meilleures conditions. Cette offre contribue à l’accessibilité pour tous à cet examen-clé du Code de la route vers l’autonomie.

Par ailleurs, en tant qu’entreprise à mission, La Poste œuvre en faveur de l’inclusion sociale, numérique et générationnelle, une priorité sociétale pour réduire les inégalités. Nous accueillons et accompagnons tous les publics afin que chacun puisse avoir accès à ses droits, quelle que soit sa situation.

Face aux situations de fragilité sociale, où 30% des Français renoncent à leurs droits, nous contribuons activement au programme France services pour rapprocher les services de onze principaux opérateurs publics des usagers. Concrètement, nous accompagnons les Français dans leurs démarches administratives du quotidien.

Avec nos médiateurs, nous conduisons également des actions d’accompagnement auprès des habitants des quartiers prioritaires de la politique de la ville (QPV) et auprès des migrants dans le cadre d’un partenariat renouvelé avec l’OFII. Pour cela nous mobilisons 414 bureaux de poste France services, des médiateurs dans 645 bureaux dans les QPV et des médiateurs dans 400 bureaux pour aider les migrants.

Pour détecter et accompagner les personnes en situation d’illectronisme, qui représentent 15% de la population française, nous déployons de nombreux dispositifs. Nous proposons, en partenariat avec la Banque des Territoires, des accompagnements individuels, des ateliers et des formations aux usages numériques du quotidien, sur l’ensemble du territoire, avec nos 95 Étapes numériques.

Pour ceux qui ne disposent pas d’ordinateur, plus de 4 000 agences communales La Poste sont équipées de matériel informatique en libre-service. À l’horizon 2030, nous visons d’accompagner 1 million de personnes par an.

A travers ses différents dispositifs et partenariats associatifs, La Poste a ainsi accompagné en 2024 près de 2,2 millions de personnes.

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