CircularPlace booste l’économie circulaire des entreprises

Fondée par Vincent Rigal et Maximum Scholz en 2021, CircularPlace propose une plateforme qui répond aux besoins particuliers de chaque entreprise en matière d’économie circulaire. L’objectif ? Les aider à mieux s’emparer des usages de la seconde vie. Comment ? En misant sur la traçabilité. Explications avec Vincent Rigal.

The Good : Quelle est la proposition de CircularPlace ?

Vincent Rigal : CircularPlace est déclinée de deux façons. La première, c’est une plateforme que nous mettons à disposition de nos clients en marque blanche, pour la gestion de leur mobilier. Nous nous présentons alors comme un guichet unique qu’ils peuvent personnaliser à leur image. La seconde, c’est une marketplace qui permettra de gérer l’ensemble des tiers : acquéreurs, associations, éco-organismes, recycleurs, etc. Cela nous permet de couvrir l’ensemble de la chaîne de valeur de l’économie circulaire, de manière à pouvoir adresser la solution la plus valorisée ou la plus valorisante, avant d’aller vers du recyclage.

The Good : Concrètement, quel est le fonctionnement ?

Vincent Rigal : Prenons un grand groupe, dispatché sur plusieurs sites. Si un collaborateur a une problématique sur un produit qu’il s’apprête potentiellement à jeter, il peut le proposer sur la plateforme à d’autres sites de l’entreprise. L’article trouvera une seconde vie en interne. A défaut, il sera proposé en externe et s’il ne trouve toujours pas d’acquéreur, que ce soit un acheteur ou une association, alors nous orienterons le dépositaire vers une solution de recyclage de proximité.

Aujourd’hui, de nombreux objets ou mobilier circulent dans les grands groupes, se passant de main en main sans véritable structure. CircularPlace permet d’aborder l’économie circulaire avec de la traçabilité et une simplification des process. De plus, la solution mesure l’impact généré !

The Good : Comment ?

Vincent Rigal : Nous avons co-développé un calculateur d’impact avec l’Ademe, qui mesure trois éléments : la non-destruction du produit, sa non-production et son transport. Par exemple, nous avons réalisé récemment une opération avec Sodexo, sur un site qui fermait et qui comptabilisait chaque jour 1 800 couverts. Que faire des 8000 pièces de vaisselle et des équipements de cuisine ? Nous avons pu les redistribuer sur une trentaine de sites dans un rayon de 12 kilomètres grâce à notre solution. L’ensemble des produits ont été écoulés en moins de deux heures !

The Good : Quels sont les freins qui empêchent les entreprises à aller davantage vers l’économie circulaire ?

Vincent Rigal: Le principal est une problématique de conformité. Il y a malheureusement, dans l’inconscient collectif, une pensée selon laquelle un produit d’occasion est moins bon qu’un produit neuf… On persiste à associer l’occasion à l’éventualité d’un défaut, d’un problème. Pour lever cette appréhension, nous demandons au metteur en marché de réaliser un autodiagnostic de son produit. Puis, c’est à l’acquéreur, lorsqu’il réceptionne l’article, d’assurer son propre diagnostic, de manière à attester de la bonne conformité.

Sur les produits techniques et spécifiques, nous prévoyons même des audits via des prestataires externes.

Il est vraiment important de faire prendre conscience aux entreprises que la plupart du temps, elles ont déjà à disposition, en interne, les ressources pour combler leurs besoins. De même, il faut basculer de l’idée de propriété à une logique d’usage : combien de fois s’apprête-t-on à utiliser le produit qu’on souhaite acheter ? Est-ce qu’il ne vaut pas mieux l’emprunter ? Enfin, les entreprises sont soucieuses de faire des économies… Eviter de dépenser le prix d’un achat neuf va forcément dans ce sens. Pour tout ça, la traçabilité est la clé : si vous ne savez pas ce que vous avez chez vous, c’est impossible de pouvoir vous projeter à l’idée de le prêter ou de le vendre.

Céline Tridon
Céline Tridon
Journaliste spécialisée dans l’entrepreneuriat, Céline Tridon couvre tous les sujets liés au monde de l’entreprise : de la RSE au management, en passant par les ressources humaines ou l’innovation. Egalement attachée à la cause animale, elle espère allier un jour ces deux univers et, pourquoi pas, lancer son entreprise de pyjamas pour chiens. En coton équitable, bien sûr.

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