Ces victimes invisibles

Inondations, tempêtes, sécheresses… les catastrophes alimentées par le changement climatique ont provoqué 43,1 millions de déplacements d’enfants entre 2016 et 2021, et ce n’est que la partie émergée de l’iceberg selon l’Unicef, qui déplore le manque d’attention portée à ces victimes « invisibles”. L’agence onusienne raconte dans ce rapport publié jeudi dernier le traumatisme de Juana, qui avait 9 ans en 2020 quand la ville où elle vivait au Guatemala a été submergée par les eaux après les ouragans Eta et Iota. Ou l’histoire des jeunes soeurs Mia et Maia qui ont vu leur mobile home détruit par les flammes en Californie.

Entre 2016 et 2021, quatre types de catastrophes climatiques (inondations, tempêtes, sécheresses, incendies), dont la fréquence et l’intensité augmentent avec le réchauffement de la planète, ont entraîné 43,1 millions de déplacements d’enfants à l’intérieur de 44 pays, dont 95% liés aux inondations et aux tempêtes, selon le rapport. Les inondations uniquement liées au débordement des rivières pourraient provoquer 96 millions de déplacements d’enfants dans les 30 prochaines années, les vents cycloniques 10,3 millions et les submersions marines liées aux tempêtes 7,2 millions.

Même si les impacts grandissants du changement climatique frappent partout, le rapport pointe les Philippines, l’Inde et la Chine comme pays les plus touchés en nombre absolu (près 23 millions de déplacements d’enfants en six ans), en raison de leur très large population, de leur situation géographique, mais aussi de plans d’évacuation préventifs. D’autres territoires sont vulnérables comme l’Afrique et des petites îles : la Dominique a vu 76% de ses enfants déplacés en six ans, Cuba et Saint-Martin plus de 30%, Vanuatu 25%, les Philippines 23%…

L’Unicef appelle les dirigeants de la planète à se pencher sur cette question lors de la COP28 sur le climat à Dubaï dans quelques semaines. On espère que ces chiffres (r)éveilleront un peu plus les consciences…

Emilie Kovacs
Emilie Kovacs
Rédactrice en chef de The Good, est tombée dans la marmite du développement durable il y a une quinzaine d'année. Cette journaliste d'origine hongroise aime mettre en lumière les acteurs et actions à impact, celles et ceux qui font plutôt que celles et ceux qui disent, les solutions plutôt que les critiques. Eternelle optimiste, elle est convaincue que l'être humain pourra se sortir du pétrin écologique dans lequel il s'est fourré. #Team beurre demi-sel, coquillages et crustacés !

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