Le cinéma s’engage pour la planète. Ce 16 mai, lors du Festival de Cannes, Ecoprod a remis pour la quatrième année consécutive ses prix récompensant les films produits de la manière la plus éco-responsable. Parmi les 18 films en compétition — un record, doublé par rapport à 2024 — trois œuvres ont été distinguées pour leur exemplarité.
👉 Prix Ecoprod : Jeunes Mères
Réalisé par Jean-Pierre et Luc Dardenne, produit par Les Films du Fleuve, ce long-métrage salué en Compétition officielle incarne l’engagement historique des Dardenne pour un cinéma sobre et réaliste. Tournage concentré sur un lieu unique, décors réutilisés, prestataires responsables, deux plats végétariens bio par semaine : une démarche globale, déjà récompensée par deux étoiles au Label Ecoprod (Afnor, Ademe).
👉 Prix du Jury : Laurent dans le vent
Signé Anton Balekdjian, Léo Couture et Mattéo Eustachon, produit par Mabel Films (ACID), ce film illustre une « décroissance assumée » : équipe réduite, machinerie minimale, décors naturels, cantine végétarienne et mobilité pensée pour limiter les transports. Résultat : une éco-production légère, inventive, qui sert pleinement l’esthétique du projet.
👉 Mention spéciale : Amour Apocalypse
Réalisé par Anne Émond (Métafilms, Quinzaine des cinéastes), ce projet se distingue par la mise en place d’un comité vert sur le tournage, chargé de coordonner les actions éco-responsables. Compost, collecte, décors recyclés, transmission des accessoires à des structures locales : une démarche collective qui anticipe même l’après-production.
Un jury engagé, entre cinéma, climat et production
Le jury 2025, présidé par Carine Tardieu (scénariste et réalisatrice), réunissait :
Maurice Barthélemy, réalisateur, scénariste, acteur et auteur
Adélaïde Charlier, activiste pour la justice climatique
Émilie Kovacs, rédactrice en chef de The Good
Mathieu Thill, coordinateur d’éco-production
Géraldine Toitot, administratrice de production et impact manager chez Cinéfrance Studios
Le jury a salué l’ambition croissante des équipes, mais a aussi lancé un appel aux grands noms du cinéma. « Tous les films de Cannes devraient se battre pour le Prix Ecoprod ! Même les plus grosses productions doivent faire leur part, car leur impact est énorme », a déclaré Adélaïde Charlier.
Depuis 2022, Ecoprod fédère plus de 450 structures du secteur pour accélérer la transition écologique, à travers des outils (calculateur Carbon’Clap, fiches pratiques, Label Ecoprod) et des formations. Avec l’augmentation des candidatures cette année, le signal est clair : le mouvement est en marche, mais l’effort doit encore s’amplifier.
« Le cinéma, par sa puissance narrative et son empreinte réelle, peut accélérer la transition écologique — à condition de s’engager concrètement, à tous les niveaux », a quant à elle souligné Émilie Kovacs.