Haute valeur environnementale ou pas

Sept associations ont demandé ce lundi au Conseil d’Etat d’interdire le label agricole Haute valeur environnementale (HVE), accusé de greenwashing et de tromperie du consommateur. La requête vient de sept associations de défense des consommateurs, de défense de l’environnement et de promotion de l’agriculture biologique : Fédération nationale d’agriculture biologique, UFC-Que Choisir, SYNABIO, Générations futures, Bio consom’acteurs, Réseau environnement santé et Agir pour l’Environnement.

Le label HVE, créé en 2012 par l’Etat français, doit garantir, selon le gouvernement, que les pratiques agricoles d’une exploitation “préservent l’écosystème naturel et réduisent au minimum la pression sur l’environnement (sol, eau, biodiversité…)”. Il suppose par exemple une “réduction” de l’utilisation de pesticides, qui ne sont donc pas interdits, à la différence de l’agriculture biologique. Or ce n’est pas le cas comme le soulignent ces associations : « le label HVE n’interdit pas l’utilisation des pesticides les plus dangereux, pourtant officiellement reconnus comme nocifs pour la santé humaine“. Les critères permettant aux exploitations agricoles d’accéder à la certification avaient été renforcés l’an dernier face aux critiques de Bruxelles, mais cela “n’a pas amélioré la situation“.

Ce cas d’école rappelle combien les labels ne garantissent ni la qualité ni le meilleur choix à faire pour nos achats. Les labels bio n’ont par exemple pas de sens si les produits viennent de l’autre bout du monde (comme les kiwis bio de Nouvelle-Zélande). Ce cas d’école rappelle aussi combien les lanceurs d’alerte jouent un rôle essentiel pour l’intérêt général et la démocratie.

Emilie Kovacs
Emilie Kovacs
Rédactrice en chef de The Good, est tombée dans la marmite du développement durable il y a une quinzaine d'année. Cette journaliste d'origine hongroise aime mettre en lumière les acteurs et actions à impact, celles et ceux qui font plutôt que celles et ceux qui disent, les solutions plutôt que les critiques. Eternelle optimiste, elle est convaincue que l'être humain pourra se sortir du pétrin écologique dans lequel il s'est fourré. #Team beurre demi-sel, coquillages et crustacés !

Dernières publications

“Petit manuel de répartie écologique” de Margot Jacq paru le 27/03/24 chez Les Liens qui libèrent

"Petit manuel de répartie écologique" de Margot Jacq paru le 27/03/24 chez Les Liens qui libèrent

4 conseils de Gildas Bonnel (Sidièse et FNH) pour communiquer efficacement ses engagements 

Fondateur de l'agence de communication responsable Sidièse et président de la Fondation pour la Nature et l'Homme, Gildas Bonnel prodigue ses recommandations pour délivrer des messages RSE percutants pour ses audiences.

L’industrie cosmétique parie sur l’innovation éthique

Cosmetic Valley, organisation professionnelle du secteur de la cosmétique, dresse le bilan des efforts d’innovation du secteur. Son premier baromètre thématique...

Ramdam social arrive chez franprix avec une campagne d’affichage choc

Ramdam social, entreprise sociale qui transforme chaque achat en un geste solidaire fait une entrée remarquée chez franprix avec une campagne d’affichage choc.

La majorité des entreprises européennes consacrent moins d’un quart de leurs dépenses d’investissement à des initiatives écologiques

Une nouvelle analyse du CDP et Oliver Wyman révèle que plus de la moitié des entreprises des principaux secteurs à fortes émissions considèrent l'accès au capital comme une préoccupation majeure dans leurs efforts de décarbonation.