Près de quarante ans après sa création, Biocoop demeure le leader français de la distribution bio spécialisée. Son modèle — coopératif, commerçant et militant — lui permet de conjuguer performance économique et impact social. En 2024, ce modèle a prouvé sa robustesse : un chiffre d’affaires historique et une dynamique collective portée par ses 742 magasins et 3 000 fermes partenaires.
« Nous avons réalisé +8,5 % de croissance en 2024, un record historique pour notre coopérative. Le premier semestre 2025 a enregistré +7,5 % », se réjouit Franck Poncet, directeur général de Biocoop depuis un peu plus d’un an, pour qui « la bio n’est plus un marché de niche ». Il rappelle qu’« en dix ans, le marché du bio en France est passé de 5 à 12 milliards d’euros (2014–2024) ». Une progression notable, même si le bio ne représentait encore que 6 % des achats alimentaires des Français en 2024, selon selon l’Agence Bio.
Mais ces chiffres en hausse peuvent surprendre dans un contexte économique tendu. « En période d’inflation, toutes les grandes surfaces réduisent leurs linéaires, contrairement à nous. En plus de nos clients fidèles et convaincus, nous récupérons les déçus de la grande distribution : la qualité, le goût et même le prix font la différence« , souligne Franck Poncet.
Rendre accessible et désirable une bio exigente
Consciente de l’urgence à s’adapter à un environnement complexe — repli du marché, recul des politiques publiques, inflation — Biocoop a adopté fin juin 2025 sa nouvelle feuille de route à horizon 2029. Son objectif ? Rendre accessible et désirable une bio exigeante, avec trois ambitions structurantes :
- Accessibilité : atteindre 900 magasins d’ici 2029, développer le e-commerce, renforcer Biocoop Restauration et proposer 500 produits à prix engagés.
- Gourmandise et transparence : offrir des produits sans ultra-transformation, 100 % de saison et majoritairement français, avec des labels clairs (Nutri-Score, Planet Score, Origin’info).
- Militantisme renouvelé : poursuivre la décarbonation, renforcer les filières équitables et locales, et viser 40 % de ventes en vrac ou réemploi d’ici 2030.
« Nous nous engageons pour le prix le plus juste sur tous les produits de première nécessité. Les prix de nos fruits et légumes bio sont très compétitifs, car ils ne prennent pas l’avion, sont de saison et souvent locaux. Une offre qui séduit notre clientèle et représente déjà 20 % de notre chiffre d’affaires« , ajoute Franck Poncet.
L’importance de la communication
Selon le directeur général de la coopérative, la bio souffre encore du poids des lobbies de l’agriculture conventionnelle. Pour y remédier, l’enseigne intensifie ses efforts de pédagogie.
« Nous avons besoin de réexpliquer continuellement l’importance scientifique du bio pour la santé comme pour la planète », confie Franck Poncet, avant de conclure :
« Nos combats d’aujourd’hui seront les normes de demain. »