30/09/2025

Temps de lecture : 1 min

L’inaction climatique pourrait coûter plus de 500 milliards de dollars par an aux entreprises d’ici 2030

Un rapport EcoVadis–BCG révèle que les émissions de Scope 3, encore trop peu mesurées, représentent un risque financier majeur. Mais elles constituent aussi une opportunité pour renforcer la résilience et la rentabilité des chaînes d’approvisionnement.

Ignorer les émissions liées à la chaîne d’approvisionnement pourrait coûter cher. Très cher. Selon le 2025 Carbon Action Report, publié par EcoVadis et Boston Consulting Group (BCG), l’inaction face au Scope 3 pourrait représenter plus de 500 milliards de dollars de pertes annuelles pour les entreprises à l’échelle mondiale dès 2030.

Scope 3 : un risque massif, une opportunité stratégique

En moyenne, les émissions de Scope 3 sont 21 fois supérieures à celles des Scopes 1 et 2 combinés. Pourtant, seules 24 % des entreprises les déclarent, et à peine 8 % fixent des objectifs de réduction. En France, elles sont un peu plus nombreuses à s’y atteler (33 % les déclarent, 11 % fixent des objectifs), mais le retard reste considérable.

« Les risques financiers qui découlent de l’inaction climatique sont évidents, mais les opportunités le sont tout autant », souligne Pierre-François Thaler, cofondateur et co-PDG d’EcoVadis. « En s’attaquant aux émissions de Scope 3, les entreprises peuvent protéger leur rentabilité tout en construisant une chaîne d’approvisionnement plus résiliente. Le moment d’agir, c’est maintenant, et le levier le plus efficace se trouve chez les fournisseurs. »

Des investissements rentables

Le rapport estime que les investissements actuels en faveur de la décarbonation des chaînes d’approvisionnement pourraient générer un retour sur investissement trois à six fois supérieur, grâce à l’évitement des pertes liées aux futures réglementations carbone.
En clair : anticiper coûte moins cher que subir.

« Les cinq prochaines années seront cruciales », alerte Diana Dimitrova, directrice associée et partenaire chez BCG. « Les émissions de Scope 3 transforment les chaînes d’approvisionnement d’une simple contrainte réglementaire en facteur déterminant de performance financière. Plus de 500 milliards de dollars de passifs annuels sont en jeu, mais une action décisive peut débloquer résilience et rendement. »

Cinq leviers d’action identifiés

Le rapport identifie cinq priorités pour transformer ce risque en opportunité :

  1. Engager les fournisseurs via des initiatives conjointes de réduction.
  2. Mesurer les émissions avec un suivi précis, jusqu’au niveau produit.
  3. Aligner le management autour d’une gouvernance climat dédiée.
  4. Définir un plan de transition vers un modèle bas-carbone.
  5. Allouer un budget spécifique à la réduction des émissions.

L’analyse repose sur les données d’EcoVadis issues de 133 000 notations carbone couvrant 83 000 entreprises dans 220 secteurs et 185 pays, enrichies par l’expertise analytique du BCG.

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