Influence RSE : ce que disent vraiment les Français sur les marques engagées
Social listening, attentes générationnelles, perception du washing : les enseignements exclusifs de Cision.
À l’occasion du TOP 50 des influenceurs RSE 2025, The Good s’est associé à Cision pour décrypter les conversations qui façonnent l’opinion sur la responsabilité sociétale. Grâce à son outil de social listening, Cision a analysé un an de prises de parole sur les réseaux sociaux. Résultat : un panorama inédit des attentes, des crispations, et des leviers d’influence les plus puissants. Entretien avec Cyndie Bettant, directrice communication et RSE de Cision.
The Good : Quels ont été les contours de votre analyse sur les sujets RSE en ligne ?
Cyndie Bettant : Nous avons analysé sur un an l’ensemble des conversations en français liées à la RSE : environnement, inclusion, diversité, cause animale, écologie numérique, circuits courts, conditions de travail, etc. L’objectif : comprendre quels sujets génèrent le plus d’échanges, comment le public réagit aux prises de parole des marques, et quelles sont les attentes exprimées.
The Good :Quels enseignements ressortent de cette veille ?
Cyndie Bettant : Le premier, c’est que la RSE reste un sujet stable dans le débat public, un « bruit de fond » constant. Bonne nouvelle : les marques parviennent de mieux en mieux à communiquer sans générer de crises. On observe une baisse de 17 % des commentaires négatifs par rapport à l’an dernier. Mais attention : quand il y a critique, elle est directe. Le washing reste la principale accusation. Les internautes attendent des marques des preuves concrètes, mesurées et cohérentes dans le temps. Un storytelling ne suffit plus : l’authenticité est devenue une exigence.
The Good :Quels sont les sujets les plus abordés dans ces conversations ?
Cyndie Bettant : Deux thématiques dominent très largement :
L’environnement et la biodiversité, qui écrasent tous les autres sujets.
Le bien-être au travail, dans une moindre mesure.
En revanche, les sujets comme l’égalité femmes-hommes, la diversité ou la production responsable sont relégués à l’arrière-plan, malgré leur importance. Cela interroge sur la répartition de la parole dans l’espace public et sur les angles choisis par les marques.
The Good :Voyez-vous des différences générationnelles dans la manière de parler de RSE ?
Cyndie Bettant : Oui, et c’est l’un des points les plus intéressants. Tous les âges s’emparent du sujet, des baby boomers à la Gen Z. Mais il y a un vrai changement de hiérarchie des priorités selon l’âge :
Les 35-50 ans placent l’environnement en tête de leurs préoccupations.
Les 18-35 ans, eux, mettent en priorité le bien-être au travail, la santé mentale, l’équilibre vie pro/vie perso.
Cela montre que la marque employeur est cruciale pour capter les jeunes générations. Les entreprises doivent intégrer ces préoccupations RH dans leur stratégie de communication RSE.
The Good :Quels conseils donneriez-vous aux marques qui veulent s’emparer de ces sujets sans tomber dans le greenwashing ?
Cyndie Bettant : Je dirais trois choses :
1/ Ne vous focalisez pas uniquement sur l’environnement. Certaines marques gagneraient à se positionner sur d’autres combats, plus en lien avec leur ADN – notamment le bien-être au travail, sujet très fort auprès des jeunes.
2/ Communiquez sur des engagements ancrés dans le temps, pas des opérations ponctuelles.
3/ Appuyez-vous sur des preuves, des chiffres, des indicateurs vérifiables.
The Good :Un dernier mot ?
Cyndie Bettant : Les marques doivent passer de la communication de posture à une communication de culture. Et ça, ça commence par écouter ce que les gens disent vraiment. C’est tout l’intérêt de notre démarche avec ce classement et cette analyse : poser un regard lucide et documenté sur l’influence responsable aujourd’hui.