Et si l’engagement durable devenait le meilleur indicateur de la santé économique d’une entreprise ?
C’est ce que révèle une étude inédite menée par le Mouvement Impact France et le cabinet Des Enjeux et Des Hommes, auprès de 277 entreprises et 254 organisations évaluées via l’Impact Score. L’analyse démontre, chiffres à l’appui, une corrélation directe entre la maturité RSE et la performance économique.
Les entreprises les plus avancées dans leur démarche RSE sont deux fois plus nombreuses à atteindre leurs objectifs de chiffre d’affaires que les moins matures (52 % contre 27 %).
Entre 2022 et 2024, celles ayant obtenu un Impact Score supérieur à 65/100 ont connu une croissance moyenne de +45 %, soit 8 points de plus que les entreprises dont la note est inférieure à 45/100 (+37 %).
La performance se traduit aussi sur la rentabilité : les entreprises dont l’Impact Score dépasse 50/100 affichent une marge d’EBITDA moyenne de 6 % du chiffre d’affaires, contre 4 % pour les entreprises en retard.« Les entreprises qui intègrent la durabilité au cœur de leur stratégie ne perdent pas en compétitivité, elles en gagnent », souligne Octave Kleynjans, directeur de l’Impact Lab du Mouvement Impact France.
Le “renoncement” : un choix payant
Fait marquant de l’étude : 40 % des entreprises interrogées ont déjà renoncé à un client, un marché ou un financement non aligné avec leurs engagements environnementaux ou sociaux.
Loin d’être un frein, ce choix stratégique s’avère gagnant. Ces entreprises affichent une marge EBITDA supérieure de 9 points à celle des autres, et 65,2 % d’entre elles atteignent leurs objectifs de chiffre d’affaires (contre 56 % pour les entreprises n’ayant jamais renoncé).
« Renoncer à des opportunités incohérentes avec sa stratégie RSE peut renforcer la cohérence, la crédibilité et la rentabilité à long terme », commente Marena Eirich, associée chez Des Enjeux et Des Hommes.
Selon l’étude, les entreprises les plus engagées bénéficient aussi :
- d’une meilleure attractivité employeur (+3,8/5),
- d’une plus forte différenciation concurrentielle (+3,75/5),
- et d’une relation renforcée avec leurs parties prenantes (+3,72/5).
Ces effets positifs s’expliquent par une gouvernance plus robuste, une meilleure gestion des risques et une capacité accrue à innover. En d’autres termes, la RSE agit comme un facteur de résilience et d’adaptation dans un contexte économique instable.
Un engagement encore freiné par les contraintes
Si les bénéfices sont clairs, 62 % des entreprises reconnaissent encore des freins majeurs : obstacles financiers, manque de temps, de compétences ou complexité administrative. Les domaines d’action prioritaires restent concentrés sur les axes fortement encadrés par la loi — égalité femmes-hommes, empreinte carbone, formation — tandis que les initiatives plus transformatrices (biodiversité, économie circulaire, inclusion, mesure d’impact) progressent encore lentement.
Pour les auteurs, cette étude vient battre en brèche une idée reçue : la durabilité ne se fait pas au détriment de la performance, elle en est le moteur. Elle offre aux dirigeants une preuve empirique qu’un modèle économique aligné avec les enjeux sociaux et environnementaux crée de la valeur — pour l’entreprise, ses salariés, et la société.
« L’intégration des enjeux de durabilité n’est pas un luxe moral, c’est une condition de robustesse économique », pointe Octave Kleynjans. « C’est ce lien entre performance et responsabilité qui doit désormais guider la transformation des modèles d’affaires. »
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Lire l’étude complète ici : https://www.desenjeuxetdeshommes.com/etudes/etude-rse-robustesse-des-entreprises/
