Dans un marché du lait en recul et une société en quête de sens, Candia fait le pari de la transparence et du collectif. Marque détenue par 14 500 éleveurs français réunis au sein de la coopérative Sodiaal, elle revendique un modèle d’économie circulaire où chaque bénéfice revient directement aux producteurs.
Avec sa nouvelle plateforme “Laitvidence”, soutenue par 200 millions d’euros d’investissements d’ici 2030, Candia veut accélérer sa transition environnementale tout en redonnant de la valeur au lait français.
Réduction de l’empreinte carbone, juste rémunération, naturalité des produits et souveraineté alimentaire : la marque entend prouver qu’un modèle coopératif peut être à la fois performant, solidaire et durable. Explications avec Romain Deurbergue, directeur général de Candia.
The Good : Dans un contexte de recul de la consommation de lait, vous lancez une nouvelle plateforme d’engagements baptisée Laitvidence. Quelle est votre ambition ?
Romain Deurbergue : Notre conviction, c’est que le lait reste un produit essentiel à l’alimentation, mais qu’il doit être repensé à l’aune des enjeux actuels : santé, durabilité, transparence. Laitvidence traduit cette volonté d’agir concrètement, en lien direct avec les 14 500 éleveurs de la coopérative Sodiaal. Nous investissons 200 millions d’euros d’ici 2030 pour moderniser nos outils industriels, réduire notre empreinte environnementale et innover vers un lait plus durable.
The Good : Cette démarche repose sur trois piliers. Pouvez-vous nous les expliquer ?
R.D. : Oui, ils structurent notre action. D’abord, un lait nourricier pour tous, avec des produits sains, naturels et adaptés à tous les âges — comme Viva ou Candy’Up, sur lesquels nous réduisons activement le sucre. Ensuite, un lait solidaire pour les éleveurs, puisque Candia appartient à ses producteurs. 100 % des bénéfices leur reviennent, et chaque litre collecté soutient la vie économique de 8 000 fermes dans 71 départements. Enfin, un lait engagé, respectueux des hommes, des animaux et de la nature, avec un objectif clair : -50 % d’émissions carbone et -40 % de consommation d’eau dans nos usines d’ici 2030.
The Good : Vous relancez également GrandLait, marque emblématique de Candia. Quel rôle joue-t-elle dans cette stratégie ?
R.D. : GrandLait est le porte-étendard de notre engagement. Elle fête ses 40 ans cette année avec une nouvelle identité : « Le lait qui nous rassemble ». Ce n’est pas qu’un slogan, c’est une promesse. En mettant les visages de nos éleveurs sur les packagings et en collaborant avec des émissions comme L’Amour est dans le pré, nous voulons reconnecter les Français à l’origine de leur lait. AcheteGrandLait, c’est soutenir une filière française, équitable et ancrée dans les territoires.
The Good : L’étude Toluna menée pour Candia montre que 95 % des Français estiment que les éleveurs devraient être mieux rémunérés, mais moins d’un sur deux sait que Candia appartient à une coopérative. Comment expliquez-vous ce décalage ?
R.D. : Ce chiffre est très révélateur. Les Français soutiennent les valeurs coopératives — solidarité, origine France, juste rémunération — mais ils ignorent souvent que Candia incarne déjà ce modèle depuis 1971. Nous devons donc mieux raconter notre histoire et nos engagements. L’appartenance à une coopérative n’est pas un argument marketing, c’est un modèle économique vertueux : 100 % des résultats sont reversés aux éleveurs, et chaque innovation est pensée avec eux.
The Good : L’étude montre aussi que 63 % des Français sont plus enclins à consommer Candia lorsqu’ils apprennent cette information…
R.D. : Exactement. C’est la preuve que la transparence crée de la confiance. Plus nous expliquons notre modèle, plus les consommateurs s’y reconnaissent. Notre mission, c’est de leur donner le pouvoir d’un achat utile, en leur permettant de dire « oui » à un lait de coopérative, sain, équitable et français.
The Good : Quelle est votre vision du lait de demain ?
R.D. : Le lait de demain sera nourricier, produit avec soin et distribué en circuit court pour renforcer le lien entre l’éleveur et le consommateur. Il sera synonyme de respect du vivant, de transmission et de durabilité. Et surtout, il continuera d’incarner ce qu’il a toujours été : un aliment de confiance, fait avec passion par des femmes et des hommes qui nourrissent la France
