Selon un rapport de l’Office européen des brevets, l’Europe est à l’origine de 40 % des inventions dans le domaine des technologies liées à l’eau, suivie par les États-Unis (23 %) et le Japon (12 %).
Selon une étude publiée le 18 juillet dernier par l’Office européen des brevets (OEB), l’Europe est le leader mondial du développement de nouvelles technologies dans le secteur de l’eau. Le rapport, qui s’intéresse aux familles internationales de brevets (FBI), révèle que les entreprises, les chercheurs et les inventeurs des 39 États membres de l’OEB représentaient 40 % de l’ensemble des FBI dans le domaine des technologies liées à l’eau pour la période 1992-2021. Les inventeurs européens sont en tête dans tous les grands domaines technologiques relatifs à l’eau, allant de la collecte de l’eau potable et de l’utilisation efficace de l’eau jusqu’au traitement des eaux usées et à la protection contre les inondations.
Selon les Nations Unies, en 2022, 2,2 milliards de personnes n’ont pas eu accès à de l’eau potable gérée de façon sûre et 3,5milliards n’avaient pas accès à des services d’assainissement fiables. En outre, les sécheresses et les inondations provoquent chaque année un grand nombre de décès et des milliards de pertes économiques. En France également, c’est un enjeu majeur : selon les chiffres du ministère de la Transition écologique (édition 2023), les inondations ont induit à elles seules 24,8 Md€ de dommages assurés entre 1982 et 2022, avec un coût moyen annuel de 604 M€. Pour la sécheresse, ce dernier est de 611 M€ de sinistralité annuelle sur la période 1989-2022.
“L’eau est l’une de nos ressources les plus précieuses”, a déclaré António Campinos, Président de l’OEB. “Compte tenu des menaces que fait peser le changement climatique, l’innovation en matière d’approvisionnement en eau et de protection contre les risques liés à l’eau doit se développer encore plus rapidement au cours des prochaines décennies. Notre nouvelle étude et nos nouveaux outils fournissent aux décideurs politiques et au public des données et une analyse de haute qualité du paysage de la technologie de l’eau, et ils apportent un soutien aux inventeurs pour développer des solutions innovantes pour relever nos défis liés à l’eau.”
La France, 2e pays européen le plus innovant pour les technologies liées à l’eau Selon l’étude, plus de 22 000 FBI ont été déposées dans le monde entre 1992 et 2021 dans le domaine des technologies liées à l’eau. Le domaine comptant le plus d’inventions est le traitement de l’eau, qui représente environ 60 % de l’ensemble des FBI. Le domaine qui a connu la croissance la plus rapide ces dernières années est le traitement efficace de l’eau, et plus particulièrement l’automatisation et le contrôle des opérations de traitement.
La France tire son épingle du jeu en se classant 2e au niveau européen, derrière l’Allemagne. Les inventeurs et entreprises français représentent une invention européenne sur huit dans les technologies liées à l’eau, et la part des FBI français dans ces technologies s’élève à 12,06 % au niveau européen. Au niveau mondial, la France est 5e, avec 5 % de l’ensemble des FBI liées à l’eau. Elle se positionne après les Etats-Unis (23 %), l’Allemagne (12 %), le Japon (12 %) et la Chine (5 %). Les autres principaux pays européens sont le Royaume-Uni (4 %), les Pays-Bas (3 %) et l’Italie (3 %).
Veolia, fer de lance mondial dans le domaine des technologies liées à l’eau
Les principaux déposants de brevets dans le domaine des technologies liées à l’eau sont Veolia (France), Xylem (États-Unis) et Kurita (Japon). En 2022, Veolia a achevé l’acquisition de certaines parties de Suez. Cette fusion a été prise en compte telle qu’elle apparaît dans les informations les plus récentes sur les demandeurs disponibles dans le registre des brevets. Avec Veolia et Suez, respectivement en première et cinquième position, la France compte deux entreprises reconnues pour leur engagement majeur dans le traitement efficace de l’eau parmi les cinq premières ayant contribué de manière significative aux technologies de l’eau.
Le CNRS en tête des organismes de recherches au niveau européen
Mais la contribution des universités et des organismes de recherche publics a considérablement augmenté, passant de moins de 5 % de l’ensemble des FBI liées à l’eau dans les années 1990 à 14 % sur la période 2017-2021.
Les universités et instituts de recherche principaux sont l’Académie chinoise des sciences, l’Université de Nanjing (Chine) et le CNRS (France). Le CNRS se classe 3e au niveau mondial et 1er au niveau européen des universités et organismes publics de recherches dans le secteur des technologies liées à l’eau. Le CNRS dépose des FBI principalement dans le domaine du traitement des eaux usées, mais aussi dans celui de la protection contre les risques liés à l’eau.
Favoriser l’accès à l’information sur les technologies liées à l’eau
En collaboration avec des offices nationaux de brevets de toute l’Europe, l’OEB a également mis au point une nouvelle plateforme technologique sur l’innovation dans le domaine de l’eau. Cette plateforme gratuite permet aux scientifiques, aux gouvernements et aux entreprises de naviguer plus facilement dans la base de données de brevets en ligne de l’OEB, qui contient plus de 150 millions de documents, et de trouver ainsi des informations sur les dernières avancées dans le secteur de l’eau. En outre, l’OEB a mis à jour son outil gratuit Deep Tech Finder afin d’aider les investisseurs et les partenaires potentiels à entrer en contact avec plus de 100 start-ups ayant déposé des demandes de brevet européen pour des inventions liées à l’eau dans toute l’Europe.
Informations complémentaires
- Lire le rapport dans son intégralité
- Découvrir la nouvelle plateforme sur les technologies liées à l’eau
• Trouver des start-ups européennes dans le domaine des technologies liées à l’eau en utilisant l’outil Deep Tech Finder de l’OEB
• Consulter les pages dédiées à l’innovation dans le domaine de l’eau de l’Observatoire des brevets et des technologies de l’OEB